samedi 11 avril 2015

Voyage scolaire : les prémices de l'adolescence ?



 Bienvenue dans l'adolescence !


Nous sommes bien d'accord, le premier voyage scolaire de nos enfants est réellement une initiation à l'adolescence.
En tous cas, dans notre cas, tout était rassemblé pour esquisser une première envolée vers la grande aventure du teenager. Des vacances loin des parents, entre potes. Des soirées de prévues : jeux de société, une soirée à se raconter des histoires qui font peur et une boum... -nous les avons tous et toutes vécu dans notre adolescence, ces soirées entre copains...et c'est maintenant au tour de nos enfants (c'te claque !)-. Il y a eu aussi les nuits dans les dortoirs à chahuter. Les gourmandises planquées sous le lit. Les douches prises à l'arrache (et je confirme...le savon ne lui a pas fait mal), les cheveux mal coiffés et la tenue vestimentaire pour le moins hasardeuse (c'est normal qu'il soit revenu sans chaussettes avec une paire de baskets ?) Et le lot de bêtises qu'ils peuvent faire quand ils sont entraînés par les copains.

Bref, une grande aventure d'adolescent, une sorte de répétition avant de se jeter dans l'arène de l'âge "con" "pubère". 

Alors oui, partir en voyage scolaire, c'est bien une immersion totale dans la vie de l'adolescent, et croyez-moi, Mini Loulou n'a pas été déçu du voyage ! Il a a-do-ré ! Il est revenu grandit ! Plein de souvenirs en tête ! Les ongles crades, la tête des mauvais jours (de ceux où on a peu dormi parce qu'on a fait la bringue). Il est revenu enchanté réclamant déjà la prochaine échappée familiale.
L'adolescence quoi !

Lui, il a aimé... sauf que nous, sauf que moi...j'ai été confrontée à un avant-goût âpre et amer de ce que je vivrai dans quelques années à peine : l'adolescence ! Et je peux vous dire une chose : ça fait mal !
Non pas que je sois fâchée qu'il soit en train de s'amuser sans moi (même si ça pince un peu le cœur d'une maman, bien sûr), mais c'est surtout le manque (ce fameux manque dont je vous avais déjà parlé), qui m'a encore une fois fait un drôle de tour !
Je crois que pendant ces 4 jours de voyage de scolaire, j'ai vécu ce que je vivrai lors de son adolescence : le manque, le manque d'informations, le manque de nouvelles, le manque de "peau à peau" et le manque de confidences.
Vous m'auriez vu ! Pour affronter ce manque, j'ai vécu ces 4 jours à 3000 à l'heure, une vraie hyperactive comme pour obliger le temps à passer plus vite.

Pour le coup, là, il n'avait pas le choix : interdiction de parler à ses parents pendant le séjour. Et pour le coup, je crois que ça lui a manqué, à lui aussi. 
Donc aucune communication orale.

Les maîtres et maîtresses (à croire qu'ils n'ont pas d'enfants) n'ont donné que très peu de nouvelles. Mardi soir, nous ne savions même pas si nos enfants étaient bien arrivés sur l'île.
C'est au fur et à mesure des jours passants que nous avons pu voir nos enfants uniquement par photos...sans autre nouvelles de leur part.
Dur dur ... Nous qui avons l'habitude de beaucoup communiquer, nous qui avons l'habitude de lui parler quelques minutes chaque jour quand il est loin de nous.
Donc aucune nouvelle ...pour nous rassurer ... à part des photos (mais les photos ne nous disent pas comment il va en vrai! S'il pleure, s'il va bien , s'il s'amuse)

Nous n'avons donc pas pu lui parler (pendant 4  loooooongs jours), nous n'avons pas eu de réelles nouvelles et en plus, pas de câlins, pas de peau à peau, pas de tendresse...puisqu'il n'était pas là.

Une immersion violente dans l'adolescence, un pas en avant dans le futur, dans ce qui nous attend dans quelques années à peine.
Un enfant qui partira avec ses amis, sans donner de nouvelles, sans même nous appeler pour nous dire qu'il est bien arrivé (en vacances chez des amis, en boite de nuit...), sans même un petit SMS pour rassurer ses parents. Un enfant qui délaissera tendresse, câlins et confidences avec ses parents pour privilégier les potes et la rigolade entre copains. Un enfant qui aura grandit, qui nous aimera toujours, mais qui ne le montrera plus, ou presque plus.

Alors croyez-moi, pendant ces 4 jours de voyage scolaire, j'ai pris une bonne claque !
J'ai fait un bon dans le futur, je me suis retrouvée face à la silhouette fumante d'un adolescent en puissance. J'ai compris que c'était le début de la fin, qu'il allait nous échapper et que nous n'avions pas d'autre choix que d'accepter, juste parce qu'il a l'air heureux dans ce nouveau corps de pré-ado.

En rentrant, heureusement, il a eu un large élan vers nous. Il nous a attrapé, son père et moi, et nous a collé (quelques minutes seulement) en nous disant qu'on lui avait beaucoup manqué  (quand même). Ce fut un refuge dans lequel je me suis engouffrée pour me rassurer. J'ai quand même réalisé que mon petit bébé avait un peu grandit, certes, mais qu'il était encore le petit garçon tendre et câlin que nous avions laissé partir quelques jours auparavant.
Lors de son séjour, il a perdu une dent... je n'étais pas là pour le voir, je n'étais pas là pour endosser mon rôle de "petite souris"...mais le fait qu'il ait perdu une dent (puis une deuxième en rentrant à la maison) me prouve bien que c'est encore un p'tit gars qui a besoin de nous. Et c'est tant mieux !

Quel bonheur de l'avoir retrouvé !




Me voilà soulagée pour un temps ! Laissez-moi encore quelques années pour me faire à l'idée qu'il va devenir un adolescent rebelle, un minet détaché de son cocon familial, un blanc-bec insolent et égocentrique au look déglingué ... laissez-moi le temps de digérer la nouvelle !
Non mais sérieux, je n'ai pas hâte de tomber (par hasard) sur son journal intime, ou sur une conversation téléphonique où il nous traite de vieux cons ringards ou de relous.
Je n'ai pas hâte de le voir looké comme les jeunes d'aujourd'hui, avec la mèche flottant au vent, les dents mal lavées et le jean tombant ... genre ça !
Propriété : Le blog de Cathy 73


 Bref ! Bref ! Bref ! Je n'ai pas hâte d'avoir un adolescent susceptible à la maison qui laissera tomber ses parents comme de vieilles chaussettes qui puent, nous laissant de côté sans se rendre compte que tout l'amour que nous avons à lui donner !
Mais certains diront : C'est le jeu ma pauvre Lucette !

Quokka
Propriété : Quokka illustré par RIA





1 commentaire:

  1. D'un côté je te comprends mais je sais aussi que ces temps difficiles de l'adolescence ne durent pas pour peu qu'on reste "droits dans nos bottes de parents"
    Ma collègue a vécu 4 années très dures mais ils ont toujours fait en sorte de se soutenir et de ne pas renier les principes et les règles instituées.
    Maintenant tout va mieux et même mieux que prévu alors...courage a nous ma Gogole ! Serrons les dents le temps que ca passe.
    Bisous

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