Ne pas céder à la peur ... Ets-ce possible quand on est parents ?

14 novembre 2015

Mes yeux sont encore embrumés de larmes.

Mon cœur se serre.

Mon émotion est vive.

J'ai passé une partie de la nuit du 13 novembre 2015 à suivre les différentes chaines de télévision relatant les fusillades et attentats qui ont touché Paris. 

Un seul mot me vient : l'effroi !

Des dizaines de morts, des blessés grave, les forces de l'ordre en sur déploiement (probablement la rage et la peur au ventre), des proches angoissés, des témoins abasourdis et traumatisés à vie, les Parisiens confinés chez eux, notre capitale sous le choc, et tout un Pays, la France, ébranlée par une violence inexpliquée et inexplicable.

La France est à genou. 

Nous sommes en deuil.

Nous avons peur 

...

peur parce que le mode opératoire des assaillants a changé. 

Parce qu'ils n'ont peur de rien.

Parce qu'ils s'attaquent à des innocents.

Parce que leur but est de créer le chaos.

Parce que leurs attaques sont imprévisibles.
Parce que c'est inhumains et si éloigné d'un comportement d'Homme...qu'on ne comprend pas.

Et pourtant, partout, à la télévision, sur les réseaux sociaux, dans les propos des hommes politiques...

On nous dit de ne pas céder à la peur !

Qu'il ne faut surtout pas laisser gagner les terroristes.

Qu'il ne faut surtout pas leur faire croire qu'ils "auraient" gagné.

C'est bien beau !

Moi j'ai peur, j'ai la trouille.

Et ma peur est décuplée parce que je suis Maman. 

Je n'ai pas vraiment peur pour moi, j'ai peur pour lui, pour mon enfant.

Quel monde lui laissons-nous ? 

J'ai peur de ce qui se prépare pour son futur.

Jusqu'où ira la barbarie de ces "hommes" ? 

On offre à nos enfants un monde violent, effroyable, horrible et pathétique aussi.

Alors oui, j'ai peur.

Oui, je cède à la terreur.

J'ai la frousse !

Le mot "guerre" (employé à tour de bras sur les chaines de télévision) me file la chair de poule!
Je ne peux pas me résoudre à imaginer mon fils, nos enfants dans un pays en guerre (j'ai forcément en tête la Grande Guerre)

C'est dans ce contexte "guerrier"  que je n'ai qu'une envie : celle de m'isoler, celle de mettre à l'abri ma famille, ceux que j'aime. Je ne veux surtout pas nous exposer, mais plutôt nous mettre en retrait. Parce que j'ai cédé à la peur, parce que je ne suis pas un super-héros à qui rien ne fait peur.
 Alors oui, ma vie prend un nouveau tournant, je ne pourrais plus (en tous cas pendant quelques temps) faire comme si "de rien n'était". Impossible !
Je ne veux pas laisser gagner ces barbares, je ne veux pas...
Mais la peur prend le dessus.
Voilà pourquoi j'hésite à me rendre à Paris à la fin du mois, pour participer au Spot des e-fluent mums 4.C'est LE rendez-vous de l'année...c'est un évènement national qui me tient à cœur. 

1. J'ai reçu l'invitation, j'étais enivrée par la joie.
   Mais aujourd'hui la frousse prend le dessus.

Certains me trouveront lâche !

Certains me diront qu'il ne faut pas "céder à la peur", qu'il ne faut pas "laisser gagner les terroristes", qu'il faut poursuivre notre vie sans nous laisser envahir par la crainte.

Plus facile à dire qu'à faire.

Je n'ai pas honte de dire que j'ai peur et que mes habitudes vont changer, que je restreindrai forcément mes sorties "bain de foule".

C'est ma manière à moi de me protéger, de LE "protéger".

De nos jours les parents sont démunis face à ces événements, craintifs de l'avenir que nous promettons à nos enfants. Sans aucune certitude de préserver nos petits de cette violence barbare.

Alors oui, je me demande si je dois l'écarter de la "capitale".

Si je le garde ici...parce que je ne cherche pas à me jeter dans la gueule du loup (même si les menaces sont bien réelles, partout en France)
J'ai plutôt envie de le confiner, de l'éloigner des grandes agglomérations. J'ai plutôt envie de nous isoler en campagne, loin du marasme et de la violence urbaine.

J'évite les grands rassemblements, les lieux critiques...parce que c'est aussi notre devoir citoyen de prendre nos précautions.

Je suis incapable de faire comme si de rien n'était !

Je cède à la peur !
J'ai l'esprit d'isolement et de confinement...par protection.
Mais attention, cela n'empêche ni ma colère ni mon envie de résistance !

Je ne me sens plus "vraiment" libre mais je suis rongée par l'envie de justice.