A trop donner ...l'ingratitude point son nez !

Ce jour là, où j'ai littéralement pété les plombs !

D'habitude c'est lui qui pleure.

Cette fois-ci, c'est moi qui ai versé de nombreuses larmes.

Je n'aurais jamais cru ça possible !

Mais je dois dire que là, j'étais à bout.

Chaque lundi, c'est pareil. Le lundi, c'est notre seul jour de congé de la semaine. On a donc pour habitude de se faire plaisir, de jouer ensemble et de nous détendre. Dès le matin nous nous projetons jusqu'au soir, moment où nous nous retrouverons enfin à trois (le seul soir de la semaine) pour un moment en famille câlin et harmonieux.

Sauf que depuis quelques semaines déjà, ça ne se passe pas vraiment comme nous l'avions prévu !

Et c'est souvent dispute, cris et remontrances qui gagnent du terrain sur notre moment à trois.

Et lundi dernier, tout particulièrement, j'ai explosé. J'ai pété les plombs. A force de disputes, à force de répéter, à force d'expliquer et à force de ne jamais être entendue.

Je l'ai menacé de partir, de quitter la maison si des efforts n'étaient pas faits. J'ai menacé de craquer définitivement si les règles de base de la maison n'étaient pas respectées. Et j'ai pleuré. J'ai fondu en larmes parce que moralement, c'est très très dur de répéter sans cesse les mêmes demandes et de voir qu'en face de nous, nous avons un mur.

Mes demandes sont quasiment toujours les mêmes : range ta chambre ! range tes chaussures au lieu de les laisser trainer dans le couloir ! dépêche-toi on va être en retard ! ...et bla bla bla 

La routine d'une mère qui s'entête dans la répétition journalière de demandes si banales...

Et à cette répétition diabolique se greffent des explications tout aussi inutiles. Je prends souvent le temps de lui expliquer, de lui faire comprendre ... Je prends souvent quelques instants pour parler avec lui, pour lui faire toucher du doigt la réalité des choses ... je suis écoutée (ah ça oui !) mais pas entendue, et encore moins comprise.

Et tout ça, et bien ça me touche tout particulièrement. Car pour moi, l'amour que nous avons l'un envers l'autre est touché par ces incompréhensions. J'ai l'idiote impression de ne pas être aimée parce que pas respectée. C'est con ! Je sais ! Mais c'est ce que je ressens au fond de moi. Voilà pourquoi ça me touche tant ! Voilà pourquoi je me sens si malheureuse après.

Il a tout ! Et même plus que tout ! Et ne s'en rend pas compte ! Il ne mesure pas la chance qu'il a de ne pas manger à la cantine, de ne pas aller au centre-aéré, ni aux études...il est un petit roi et ne s'en rend même pas compte.

L'ennui (ce qui me fait souffrir en fait) c'est que je lui donne tout (absolument tout ... même ma place aux WC alors que je viens juste d'y entrer) et lui, ne s'en rend même pas compte ! Pire, il "écrase" tout ce que je lui donne ! 

On m'avait parlé de "l'ingratitude" mais je n'imaginais pas que cela prenait cette forme.

Alors j'ai craqué ! Il m'a fallu prendre sur moi pour ne pas tout plaquer l'instant de quelques heures, comme pour lui infliger un électrochoc... Il m'a fallu respirer un grand coup pour ne pas claquer la porte et le laisser seul (tellement j'étais peinée). 

Et puis... j'ai beaucoup discuté : avec ma mère, mon mari, ma belle-mère (maman de 3 garçons), avec un de mes salariés qui a été très souvent "bousculé" par sa mère, avec mes amis, ma famille, et vous aussi...

Et je dois bien me rendre à l'évidence, ils sont tous comme ça. Tous sans exception. En plus, en y réfléchissant bien il n'est pas un mauvais bougre, il a bon fond.

Alors le problème vient de moi, de nous.

Trop de fatigue (ça c'est clair et net ! et du coup on part, enfin je pars, au quart de tour)

Pas assez de stabilité à la maison (à cause d'un rythme de vie un peu décousu) du coup, il n'a pas l'habitude de ranger sa chambre à heure fixe, ou de procéder aux rituels du coucher (puisque son coucher change 4 fois de rythme dans la semaine)

Pas assez d'autorité aussi (parce qu'on veut trop lui faire plaisir, le laisser vivre tranquille...parce qu'on culpabilise beaucoup de notre mode de vie et qu'on compense par notre relatif laxisme)

Et surtout parce qu'on vit pour lui. Et lui pas ! (normal ... rassurez-vous j'en ai conscience, enfin j'essaye de l'admettre)

On fait tout pour lui, il a tout, on achète tout, on lui propose une vie de plaisirs et lui, non seulement il n'en n'a pas conscience mais en plus ... ne fait rien pour nous (je veux dire par là qu'il n'a pas la reconnaissance de tout ces plaisirs)

Normal ! Normal ! Normal ! (je l'ai compris, inutile de me le souligner)...Mais bon sang que c'est dur de tout faire pour faire plaisir quand on vous chie dans les bottes !

Et lui ne s'en rend pas compte. Il n'est pas méchant au fond, pas du tout même! Mais il ne se rend pas compte de tout ce qu'on fait pour lui, et c'est ça qui nous fait souffrir 

Alors je termine ce billet les yeux brillants, en me disant que trop aimer, trop en faire n'est peut-être pas la solution... mais moi j'aime à 1000%, j'aime sans conditions, j'aime et je donne tout ... mais la triste réalité des choses c'est que lui, en "retour" (même si je n'aime ce mot) ne me doit rien. 

Alors à moi de me raisonner et de donner en harmonie avec ma personne, mon couple, sans trop rien attendre de lui...

Putain que c'est dur d'être Maman !