samedi 5 avril 2014

Mes chroniques sur l'éducation des enfants

Il est 23h25, et au moment même où je vous parle je me demande ce que nous avons raté dans l'éducation donnée à Enzo.
Qu'est-ce que nous avons fait (ou pas fait) pour qu'il soit à ce point "insatisfait" de tout.

Je vous plante le décor :
Tout est parti d'un "NON". Même pas un NON agressif, même pas un NON définitf. Juste un NON avec explications derrière et report de la demande au lendemain matin (sans faute)...



Le vendredi, c'est Julie, sa nounou, qui le garde le soir, pendant que nous sommes au travail. 
Julie arrive vers 19h30 et le garde jusqu'à ce qu'on rentre le soir.
Comme ça fait long à Mini Loulou de rester à la pizzéria de 18h00 (l'heure où on commence) à 19h30 (l'heure où Julie arrive) je m'arrange toujours pour tout préparer le midi pour pouvoir rester à la maison le plus tard possible avant que les livraisons ne commencent. 
A la maison c'est mieux, il peut jouer, gigoter, sans que ça ne gène personne.

Donc aujourd'hui, je suis à la maison avec lui, je fais durer le plus possible pour ne pas aller trop tôt à la pizzéria...et à 18h25 je demande à Enzo de s'habiller pour partir.
Là, il me demande d'aller à la presse (pour acheter je ne sais quoi encore !). 
Je lui réponds que non, que ça n'est pas possible, que s'il m'avait prévenu avant, on serait descendu plus tôt, mais que maintenant, je devais y aller.
Et là, comme par enchantement (ou plutôt comme sous le coup d'une magie noire), il se met à pleurer, à hurler, et tape des pieds sur le canapé. 
D'abord je le regarde, sans réaction, comme abasourdie par sa réaction...et puis très vite, la moutarde me monte au nez. Je m'approche d'abord de lui en lui disant de se calmer, que je venais de lui expliquer la raison de mon refus, mais rien n'y fait. 
Il renchérit de plus belle en criant.

Fallait pas...Il n'aurait pas dû!
 

Je sors de mes gonds, je m'approche à quelques centimètres de lui, les yeux dans les yeux et j'hurle à mon tour (je sais j'aurais pas dû mais bon). Je lui dis qu'il n'est jamais content, qu'il chiale tout le temps, qu'il ne se rend pas compte de tout ce qu'on fait pour lui, qu'il n'est pas reconnaissant, qu'il en veut toujours plus, toujours, toujours, toujours...et que là, j'en avais ras la casquette, que ça ne pouvait plus durer comme ça, que s'il voulait faire le malheureux, j'allais lui en donner de multiples raisons de l'être.

Non mais oh !!!!!

Bref, je suis partie au travail à bout de nerfs, j'ai refusé de lui parler jusqu'à ce que sa nounou vienne le chercher. Et son père en a fait de même.

Avec la nounou, rebelote, il a tenté de demander d'aller à la presse...et bravo à Julie 'sa nounou qui lui a répondu que si je n'avais pas voulu tout à l'heure c'est qu'il y avait une raison.

Enzo, lui, a répliqué qu'il ne comprenait pas pourquoi je lui avais dit non (comme si c'était une punition). Il a ajouté que c'était encore à cause du travail.


Je suis désemparée. 
Certes Enzo est un enfant-roi (en tous cas un enfant gâté). On n'en a qu'un, on le cajole, on lui fait plaisir, on le gâte. Et en plus de ça, de par notre métier, nous nous sentons coupables de nos horaires et du coup on a tendance à compenser par les cadeaux ou les petits plaisirs journaliers.
Mais quand même !  
N'est-ce pas possible pour un enfant de se rendre compte de la chance qu'il a ? 

Il est assez privilégié, ne mange pas à la cantine, ne va pas au centre aéré, dort parfois avec nous, a beaucoup de jouets que d'autres n'ont pas...et pourtant il ne se rend compte de rien, il n'est jamais content, il râle tout le temps. 
Je vous entends de là : "c'est justement parce qu'il en a trop..."
Je l'ai pourtant prévenu que dans la vie faut se contenter de ce qu'on a (surtout quand on a beaucoup), qu'il ne faut pas toujours vouloir plus, sinon c'est l'escalade et on n'est jamais heureux.

Que faire ? Quoi dire pour qu'il se rende enfin compte qu'il est privilégié et qu'il ne faut pas dépasser les bornes?

Est-ce un problème générationnel ? Est-ce un problème personnel?
Je crois qu'il ne connait pas assez la privation. Mais en parents d'enfant unique, en parents légèrement culpabilisés on cède, on achète, on dit OUI...
Et dès qu'un NON arrive, dès qu'une frustration arrive, dès qu'un manque s'installe...c'est la bagarre, c'est le caprice, c'est la colère, c'est la négociation, c'est les pleurs...

Tenez par exemple, les midis...
Le midi, comme nous l'avons retiré de la cantine parce qu'il pleurait chaque jour pour y aller et du coup pour aller à l'école, il mange à la pizzéria avec nous. Si vous n'avez pas suivi c'est ici.
C'est un sacrifice de notre part. Un gros effort, car on doit s'échapper deux fois de la pizzéria pour aller le chercher ou l'amener à l'école. Et sur place, pendant le coup de feu, il nous rend dingue : il se lève sans arrêt, a toujours besoin de quelque chose qu'il n'a pas, ne joue pas avec les jouets qu'il a amené, ne mange pas (sans qu'on ait à lui répéter une bonne centaine de fois "MANGE), va parler avec les clients, réclame de sortir...Bref, la galère. On le fait pour lui, parce qu'il est mieux avec nous. On lui explique (encore et encore) qu'on bosse, qu'on lui fait plaisir et qu'il doit être (relativement) sage. Parce que les autres enfants n'ont pas cette chance...et blablabla...chaque jour, inlassablement, on répète...et c'est comme dans l'oreille d'un sourd. 

Que faire pour qu'il comprenne que c'est une chance de pouvoir manger avec nous et qu'il faut faire un minimum d’effort pour "récompenser" ses parents de le privilégier ainsi?

Si vous avez des pistes je suis preneuse, parce que là, ça devient pesant... En tous cas merci de m'avoir lu, j'ai ainsi pu vider mon sac et maintenant je me sens plus légère. 



LE BONUS QUI VA BIEN

Une petite chanson qui colle parfaitement à Enzo dans les 30 premières secondes ...carrément méchant jamais content !
Entre parenthèse, trop kitch le clip...

10 commentaires:

  1. Moi si j'avais un conseil à vous donner en regardant des émissions comme super Nanny c'est de punir mais une belle punition à chaque caprice, à chaque fois qu'il hausse le ton car il doit comprendre que vous êtes l'autorité !!!
    Je pense que vous en faite beaucoup pour lui et effectivement il ne se rend pas compte.
    Dans la dernière émission de super Nanny que j'ai vu sur nt1 le gamin faisait des caprices et la seule punition qui marchait c'était de lui retirer un objet qu'il adore mais pendant 24h pas un quart d'heure et on rigole après...
    Je pense et je ne veux surtout pas remettre votre éducation en cause mais vous êtes beaucoup trop cool avec lui. Vous ne punissez pas assez de manière sérieuse je pense.
    Je sais que vous pouvez pas passer votre temps à crier mais il faut punir, y'a que ça qui marche il fait lui mettre des limites.
    Bon courage
    Bises Céline de Marseille

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    1. Et oui, comme tu le dis, il faut le punir mais c'est pas si facile. On a tendance à céder parce qu'on aime nos enfants et qu'on n'aime pas les voir malheureux. A l'école, ça m'était facile de punir parce que ça n'était pas le mien. Super Nanny aussi avait la facilité de punir parce que ça n'était pas ses enfants. Dans la réalité, c'est plus dur.
      Cela dit, ce matin on a fait un conseil de famille, on a parlé tronchon tronchon (comme on dit), autour de la table à trois et on a mis en place des "frustrations" : plus de dodos avec nous et plus d'achats intempestifs ... comme ça il comprendra peut être qu'il est chanceux et qu'il ne faut pas en profiter.

      Merci ma poule, bisous et bon Disney !

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  2. Le souci de l'enfant gâté c'est la frustration. Je m'explique quand on lui dit non il ne supporte pas car il obtient en général ce qu'il veut.
    L'enfant peut être ingrat mais vous devez lui apprendre à gérer sa frustration car la vie est faite de frustration. ..
    Bon courage.
    Sandra

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    1. Tu as tout dit, il est frustré au moindre NON, et pourtant c'est pas faute de lui expliquer que dans la vie on n'a pas tout ce qu'on veut...mais ça ne suffit pas de parler, maintenant on passe à l'acte.
      Je lui explique sans cesse qu'à tout vouloir, tout le temps on n'est jamais heureux. C'est ma philosophie, mais pas la sienne visiblement !
      Bisous

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    2. Coucou toi. Juste pour te rassurer. En ce moment les filles chougne pour un rien. Et oui. Chez nous aussi c est caprice sur caprice... je ne les supporte plus... alors rassure toi. Il y en a pour tout le monde... tu te sentira moins seule. Cela ne reglera en rien ton probleme mais simplement... je compathie... gros bisous

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    3. Oui c'est vrai aussi qu'il y a des périodes plus difficiles où on a du mal à supporter leurs caprices, et puis ça passe. Cela dit, faut quand même réagir avant qu'ils nous écrasent... ;-)

      Merci pour tes encouragements, ça fait du bien de se sentir moins seule !

      PS : C'est qui ? N'oubliez pas de signer les filles !

      Bizzz

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    4. C'est clair qu'il y des périodes plus dure mais en général les mots sont trop abstrait pour eux mais les actes sont concrets. L'enfant à besoin de concret.
      En plus, lui mettre un cadre et parfois le punir même si c'est difficile c'est lui rendre service sinon il sera malheureux car il va devoir accepter des non toute sa vie. Ta philosophie est la bonne mais pour aider ton fils a la prendre il va falloir être dans du concret car le reste il ne peut le comprendre ce ne sont que des mots...
      Des bises.
      Sandra

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    5. Tu as raison, et c'est marrant que tu en parles aujourd'hui parce que ce matin j'ai regardé "Les maternelles" et justement c'était un peu le thème. Ils disaient que c'était important de parler certes, mais que les enfants comprennent davantage une privation symbolique (comme le retrait d"un objet ou d'un plaisir).
      Alors je tente !
      Merci pour tes conseils Sandra et gros bisous

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  3. Flavian avait décidé qu'il lui fallait un porte monnaie, comme ça et comme ça. Il en avait repéré un qui lui plaisait mais je lui ai dit non (et pourtant, tu sais que je ne cède pas a tous leurs caprices) et Monsieur s'est assis par terre en plein dans la galerie marchande, s'est mis a pleurer...grand moment de solitude mais j'ai tenu bon, en lui expliquant qu'il n'y avait aucune raison valable pour que je le lui achète. Pendant 3 semaines, il a saisi chaque occasion de me redemander le porte monnaie et de bouder a chaque fois q je lui disais non. Aujourd'hui il ne m'en parle plus et je sais que j'ai eu raison. Il intègre petit a petit qu'il faut une raison pour que je lui achète qqch qu'il veut, en revanche, je peux lui faire une surprise en lui offrant qqch et là, ça a encore + de valeur pour lui, et pour moi.
    Bravo pour le conseil de famille ! N'oubliez pas de faire le point régulièrement !
    Bisous caillette

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    1. Oh le moment de solitude ! Enzo nous a fait le coup aussi une fois en plein magasin. Il ne l'a fait qu'une seule et unique fois. Parce que je l'ai attrapé, mis dans la voiture, fermé la porte et je suis restée à côté de la voiture mais à l'extérieur lui expliquant que je ne pouvais pas supporter ses cris. Ca a fonctionné !
      Le conseil de famille a fait son effet apparemment. Cet aprem nous sommes sortis, il n'a rien réclamé à part pour boire et je lui pris une bouteille d'eau, pas de soda ni rien d'autre.
      Et en partant, je sais qu'il avait le coeur gros, alors je lui ai dit que moi aussi je me sentais frustrée, que j'aurais préféré rester jusqu'à la nuit pour m'amuser et ne pas aller au boulot. Mais que j'étais quand même heureuse d'être venue.
      Il n'a rien dit pour partir ... Cool ! C'est reposant !

      Merci ma caille pour tes conseils, gros bisous et bon week-end !

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