mardi 16 décembre 2014

Et si on parlait éducation ?

J'ai beau tourner le problème dans tous les sens, je crois que le souci, en fait, c'est nous ! Ou plutôt notre éducation, nos putains de principes, nos règles de vies à la noix...

Rappelez-vous, il y a quelques jours à peine, je venais m'épancher sur le blog. Je venais vous raconter comment Enzo dépassait les bornes, comment et pourquoi nous venions d'être convoqués par la maîtresse, je vous disais à quel point Mini Loulou ne respectait pas les règles...et à cette occasion je me désespérais de trouver une solution valable pour que tout le monde vive en paix dans notre foyer.

C'était ici !



Le gros problème d'Enzo (qui en fait n'est pas  SON problème...mais le nôtre), c'est qu'il n'écoute pas.
Il n'écoute pas dans les deux sens du terme. Non seulement il ne fait pas ce qu'on lui demande mais en plus, il semble ne pas entendre ce qu'on lui dit. Il est comme absent. On lui parle, on lui fait une demande...et lui, soit il n'entend même pas notre demande, soit reporte à plus tard la tâche à faire, soit fait mine de la réaliser et fait diversion quelques minutes plus tard.

Et ça, nous, ça nous rend fous !
Répéter sans cesse, à longueur de journée devient pénible, irritant et un brin exaspérant.
"Mange" 45 fois à chaque repas (soit 45 x 3)
"Habille-toi" 20 fois par jour (soit 20 x 365)
" Va te brosser les dents/Brosse-toi les dents/ As-tu brossé tes dents" et tout le reste qui va avec..."As-tu lavé ton visage?/As-tu mis ton parfum?/T'es-tu coiffé?" Là on passe à 30 fois par jour...


Et pourtant, à force d'y penser, à force de vouloir trouver une solution pour que le climat familial s'apaise, je finis (on finit) par se rendre compte que le problème c'est NOUS. Du moins en partie.

Le problème, c'est que l'éducation que nous prônons haut et fort est une éducation psycho-rigide.
 
Nous sommes rigides, directifs, et je crois sincèrement qu'on le saoule ce pauvre petit loup.
Bien sûr, cette éducation a des bons côtés : il est bien élevé. Mais il doit se sentir étouffer lui aussi.
Maintenant que nous nous trouvons de ce fait accompli, nous rendons compte, Loulou et moi, que nous en demandons trop à notre petit bout de chou de 6 ans. D'ailleurs il l'a dit lui même un jour (mais nous n'avons pas su l'entendre à l'époque): il a dit que c'était dur d'être un enfant parce qu'il y avait trop de règles.
J'ai honte qu'il puisse penser que "c'est dur d'être un enfant!"

En fait, nous sommes trop "à cheval" sur les principes, sur les règles, sur le "bon" comportement à avoir...et pas assez sur le lâcher prise.
En gros on a un balais dans le cul (en tous cas pour certains penchants de nos vies) et nous imposons à Enzo de suivre une ligne de vie beaucoup trop cadrée, beaucoup trop "adulte" pour lui.

Pour que vous compreniez bien ce que je veux dire, voilà la définition (qui me semble tout à fait adéquate) du psychorigide :
Le psychorigide aime la perfection, l'ordre, le besoin de contrôle et la maîtrise, la rigueur morale et c'est une personne qui est souvent en proie au doute (par peur de ne pas être parfait).
C'est tout à fait nous !

Voilà dans quoi vit notre petit loup, qui finalement, n'a pas vraiment de marge de manœuvre pour évoluer. On est sans cesse en train de le reprendre, sans cesse en train de le diriger, de lui demander de faire  comme çi ou comme ça, un verre renversé à table est un drame familial, si Enzo importune un client à table (alors qu'il ne fait que lui parler) on le reprendra, s'il a envie de se lever on lui demandera de s'assoir, s'il salit la cuisine alors qu'on cuisine, on gronde... On le bride, on ne le laisse pas assez libre, trop craintifs qu'il sorte de notre zone de contrôle.
Et en plus de tout ça, on est sans cesse en train de le stimuler, de lui parler, de lui expliquer, de le gaver en somme! On lui explique beaucoup les choses, on lui parle beaucoup...et tout ça, ça contribue à ce qu'il lâche prise face à nos demandes.

Tout est lié ! S'il n'écoute pas (ou plus) c'est parce qu'on le saoule, parce qu'il en a marre d'être sans arrêt stimulé. Il décroche parce qu'il n'arrive plus à saisir l'importance de nos demandes...vu qu'on lui demande sans arrêt quelque chose !

Et pour ça, je m'en veux beaucoup...même si c'est ma personnalité, même si c'est pas vraiment grave en soi car on lui amène beaucoup d'amour, beaucoup de tendresse et qu'on l'aime (c'est bien là le principal)...mais je m'en veux de ne pas le laisser assez rêver, le laisser assez prendre son envol librement, sans trop de contraintes...

C'est un enfant, et nous l'avons mis trop tôt dans le moule des adultes. Un moule compressé par les règles, les principes, les règles de vies en société, les lois, les barrières.

Putain de caractère psychorigide "de merde".
J'ai pourtant travaillé sur moi, en amont de ma grossesse, pour lâcher prise, pour profiter davantage, pour me sentir libre...mais la parentalité a fait ressurgir cet être logique et moral qui était au fond de moi. Au fond de nous, d'ailleurs, car Papa Loulou est pareil (on n'est pas ensemble pour rien !).

Et vous voyez, chers parents qui me lisez, tout ce doute, tous ces questionnements qui surgissent, là, sur le blog, c'est encore un signe de psychorigidité. Parce qu'un psychorigide se pose sans cesse des questions pour être dans le bon chemin, pour être le "parfait petit soldat". Il est vrai que je me pose beaucoup de questions sur la parentalité, sur le fait d'être un bon parent, parce que je ne veux pas "pourrir" la vie de mon enfant, parce que je veux le meilleur pour lui....mais parfois, je me pose trop de questions.
C'est la Maman (im)Parfaite qui voudrait (au fond) être parfaite tout en se l'interdisant. (je frôle l’hystérie non?) #bonnepourlasile


Alala!!! Je me fais peur en écrivant cet article, car finalement, le principe même de l'écrire montre à quel point nous sommes enfermés dans nos principes. Je devrais me dire :"Merde ! je l'aime mon fils, il a tout pour être heureux, ok il a une éducation un peu rigide mais il a l'air heureux !"
Mais au lieu de ça, je me tourmente car je veux le meilleur pour lui !
Notre anxiété (interne) se diffuse par nos principes bornés.

Nul ! Nul ! et re Nul ! Arrêtons de vouloir tout contrôler!

Et puis, je vais vous faire rire...je lis un article, sur internet, sur les parents psychorigides et là, je lis le témoignage d'un femme qui est issue d'une famille psychorigide et dont les parents étaient professeur et banquier...ça fout les jetons ... tout comme nous dans notre ancienne vie !

Allez faut qu'on se détende, qu'on foute la paix à Enzo, qu'on vive notre vie en se foutant du regard des autres et de leurs pensées...Qu'on se rebelle un peu et qu'on mette un gros coup de pied au derrière à nos principes pourris. Qu'on lâche prise et qu'on donne davantage de liberté à notre petit loup. C'est un enfant, et il a le droit de vivre dans l'insouciance, la naïveté et la tranquillité !

 
La bonne nouvelle c'est que nous n'avons pas tout les défauts du psychorigide. Nous, nous sommes pas froids ni dénués d'émotions, bien au contraire !

Pour la petite histoire, j'ai une amie (que je n'ai jamais rencontré en vrai, mais que je connais via internet depuis 7 ans) et qui me fait rêver de par sa vie. Sa vie à l'air paisible, faite de jeux, d'originalité, de fantaisie, de moments de libertés. Elle est dans le partage, avec ses enfants, elle ne les gendarme pas, les laisse vivre et faire des bêtises...parce que c'est ça la vie d'enfant, en vrai !
Spéciale dédicace à PooPoo !

Un jour peut-être, j'arriverai à en prendre de la graine !

2 commentaires:

  1. Comme je vous comprends... je suis pareille... Je passe mon temps à faire en sorte que tout soit "parfait", en ordre... Et à m'inquiéter au sujet de mon fils, qui lui aussi a 6 ans et demi. J'ai toujours peur de mal faire ou que mon fils ne soit pas aussi bon que les autres à l'école... Comme vous il est entouré d'amour mais je suis tout le temps inquiète, dans le doute, et il doit le ressentir...

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    1. Bonsoir, oui je crois que nous sommes des mamans inquiètes et perfectionnistes, ce qui empêche surement nos enfants de vivre en toute liberté et de grandir sereinement. De notre côté nous essayons de nous calmer, de freiner nos appréhensions mais c'est pas si facile.
      Bon courage, car il faut que nous laissions vivre nos enfants...mais c'est pas facile !

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