mardi 9 février 2016

Réforme de l'orthographe ..."abrutir" pour mieux dominer !

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Note au lecteur : ce billet contestataire n'a aucun rapport avec la politique. J'emprunterai tour à tour des idéologies de chaque bord, tentant de vous démontrer le but universel de cette réforme ...

Il est rare sur ce blog "parental" que je me distraie à écrire dans la révolte, dans l'indignation et dans la peur du lendemain. Plus souvent propice aux discussions légères, aux questionnements généralistes de la vie de parents...Encline à vous distraire, à vous faire vous poser des questions dans vos rôles de "géniteurs". Bref, j'entame rarement des discussions autour de sujets profonds, touchant à la société et à ce qu'on veut en faire.



Alors voilà, j'apprends (il y a quelques jours sur les réseaux sociaux) qu'une réforme de l'orthographe est en cours. Jamais entendu auparavant ! Et là, tout à coup, les manuels changent, les règles sont modifiées, et les réseaux sociaux se déchainent, créant même pour l'occasion des "Je suis circonflexe" comme si la réforme de l'orthographe était à mettre au même pied d'égalité que les attentats qui ont bouleversé la France. Et si c'était le cas !!!!

A priori, cette réforme aurait pour unique but de simplifier l'orthographe. De rendre notre langue Française plus accessible, moins difficile et moins tortueuse. Mais n'avons-nous pas, déjà, suffisamment de simplification de notre vie quotidienne ? Les smartphones, le GPS, le micro-onde, les drive, le replay... tous ces "outils" quotidiens qui rendent la tâche beaucoup plus facile. Nous sommes dans une société qui simplifie à outrance. Où est passé le goût de l'effort ? Où est passée l'envie de se surpasser ? Et l'envie d'apprendre ?
Ca fait un peu rétrograde ce que je vais vous dire, mais dans notre jeunesse (et celle de nos parents, et arrières-grands parents) on apprenait les difficultés orthographiques, on buttait sur les mots, on apprenait par cœur, on "souffrait" (certes) mais on était actifs face aux apprentissages, on se donnait les moyens d'y arriver, on avait la niaque et ça payait.
Aujourd'hui, on veut tout simplifier. Tout faciliter parce que les résultats scolaires sont moins bons, parce que le taux d'échec scolaire est en hausse, parce que les enfants n'y arrivent pas ... Mais faute à qui ? On devrait soigner le symptôme avant de soigner la cause de ce malaise ? Donc puisque les enfants ont du mal à apprendre (comme nous, nos parents et nos grands-parents d'ailleurs...parce qu'apprendre se fait dans la douleur, dans l'effort et dans la persévérance) alors on préfère simplifier plutôt que de soigner les maux de la société. Des parents démissionnaires, des classes bondées, des enseignants à bout de souffle, une formation des enseignants trop brève, des enfants trop "abrutis" par le multimédia, la télé et les jeux vidéos...
Alors on simplifie. On estime que nos enfants ne sont pas capables, et on les assiste (mal) pour que ce soit plus simple d'apprendre.

Parallèlement à cette simplification qui vise d'abord l'écolier, il y a aussi (je l'ai entendu dire) une volonté de rendre notre notre langue Française accessible aux étrangers. A celles et ceux qui veulent apprendre notre langue. Mais on le sait depuis des lustres, la langue Française est complexe, une des plus difficile au monde, mais c'est ce qui fait sa splendeur, sa richesse et son attraction. Notre langue est riche, est belle et a une histoire qu'il ne faut pas effacer. Quand vous allez en Angleterre, vous peinez à prendre la route en sens inverse, mais c'est pas pour autant que les Anglais s'assoient sur leurs traditions sous prétexte de faciliter les vie des étrangers, des voyageurs et des touristes...
Sous prétexte d'Européanisation et de mondialisation, nous devrions tirer un trait sur ce qui fait la splendeur de notre langue.

Certes l'accent circonflexe sur le "î" de maîtresse n'a pas d'utilité intrinsèque, mais c'est ce qui fait notre langue. Savez-vous que la présence de l'accent circonflexe à une histoire ? Qu'en ancien français, l'accent circonflexe se substituait à la lettre "s"? Qu'à l'époque (dans les années 1000) on disait "maistre" et que le "s" a été transformé en "^" ? Cela fait partie de notre histoire, de notre patrimoine. Tout comme "hôtel" qui vient de "ostel", et d'hospitalité ...le "s" ayant été remplacé par le "^"... Et dans la même idée "forêt" vient de forest. "île" vient de "isle" ... C'est grâce à mes études en lettres modernes que j'ai pu expliquer l'écriture de certains mots à mon fils. C'est un recours à notre histoire que nous n'avons pas le droit d'effacer !
 Le "i" de oignon n'est pas non plus indispensable, effectivement, mais pourquoi vouloir supprimer cette trace de notre langue ? Parce que oui, même combat, le mot "oignon" s'écrit ainsi parce qu'en ancien français, le son "gn" s'écrivait "ign" ... et nous avons gardé cette partie de l'histoire de notre langue dans les mots "oignon" et seigneur"...
Alors il faudrait tirer un trait sur notre histoire par souci d'uniformisation ? Par souci de standardisation pour que l'apprentissage de la langue Française soit plus pratique ?

C'est affligeant !

Et notre Académie Française qui est d'accord avec cette réforme ! Savez-vous pourquoi ? Parce qu'elle aussi est dans le complot, cette "conspiration" partagée par les hommes d'état, par les gouvernements, par les "savants" (j'entends ceux qui détiennent le savoir) qui souhaitent "abrutir" le peuple pour mieux le dominer.
La population, à force d'être soumise à la simplification, à la standardisation tend à se soumettre à celui qui sait. Plus on simplifie, et moins on à les moyens de penser, d'évoluer et de comprendre le monde qui nous entoure...

J'extrapole me direz-vous ! J'abuse ! Tout ça pour 2400 mots qui vont changer notre orthographe. Peut-être. Surement ! Mais je vois dans cette réforme les prémices d'un affaiblissement de notre société. De Monsieur tout le monde. Aujourd'hui on n'élève pas les enfants dans l'excellence. On ne leur apprend pas à se battre, ni à persévérer. Aujourd'hui on vit de plus en plus dans la facilité, dans la simplification, dans le dénie des difficultés...Le taux de chômage nous le montre bien (même si je fais un raccourci facile). Mais on ne recherche plus le travail à tout prix (pour élever sa famille et montrer à ses enfants qu'il faut se battre et qu'il faut travailler pour tenir droit), non, de nos jours on refuse un travail, par facilité, parce qu'on peut compter sur l'état qui nous aide, parce qu'un boulot est trop difficile, trop pénible, parce qu'il demande beaucoup d'investissement et d'heures de travail...
On veut du facile, on demande la facilité, et les "hauts placés" se frottent les mains de tant de "ramollissement".

Je sais! En lisant ce billet, vous devez vous dire que je suis tombée dans les clichés, dans la folie (peut-être même !). Mais au fond, cette réforme qui ne touche en fait que 3% de notre lexique met le pied à l'étrier à d'autres mesures à venir qui viendront ébranler nos valeurs, nos traditions et ce qui fait notre histoire, par envie de banalisation pour que notre Pays se confonde avec les autres. Et nous auront bientôt une multitude d'outils à notre disposition, qui viendront démultiplier notre envie de facilité.

Je suis triste de lire cette réforme, triste de voir que nos manuels changent, que notre langue française s'amenuise sous prétexte de simplification. Comme si nous n'étions plus capables de penser par nous même, de faire des efforts pour apprendre et de s'en sentir grandis une fois la leçon apprise et digérée.
L'orthographe, la grammaire, la conjugaison, les tables de multiplications sont des apprentissages complexes... mais personnellement, dans chaque effort que je mène, j'y éprouve une très grande fierté à avoir réussi.
Et c'est ce monde là que je veux pour mon fils, pour nos enfants : un monde où la résistance, le travail et l'acharnement payent ...




Pas vous ? 



2 commentaires:

  1. Bravo, je suis tout à fait d'accord !

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  2. Ton billet m’a bien fait rire. Surtout quand je revois la photo « Je suis accent circonflexe ». Au passage, je n’ai pas l’impression qu’on ait adopté la réforme finalement… Je me trompe ?

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