Oh oui, je vois déjà certains rabats-joie me dire "qu'un enfant, on ne le fait pas pour soi", "qu'il doit prendre son envol un jour", "qu'il faut le laisser grandir"...
Et bla bla bla ...!!!
Sauf qu'en vrai. Sauf que dans le coeur d'une maman ça ne marche pas comme ça.
D'abord, au tout début de l'histoire, on a une envie qui ne s'explique pas, celle d'avoir un enfant. Un petit être rien qu'à nous, qui nous ressemble, qui partagera notre vie, notre quotidien (nos chiottes, notre lit...et tout et tout).
Et puis, ce bébé, une fois qu'on aura passé quelques jours (pour les plus chanceuses), un mois, plusieurs mois, voire plusieurs années (avec aide médicalisée parfois) à le faire passer de papa au ventre de maman. Nous le porterons. Nous le porterons 9 mois. Pas d'explications possibles là non plus. C'est un état de communion qui nous lie à jamais. Un état d'osmose qui fait ressentir un gigantesque vide en soi lorsque le bébé vient au monde.
La naissance c'est la concrétisation du "projet bébé". Tout devient réel, tout devient possible, et c'est avec ou grâce à notre enfant qu'on parvient à soulever des montagnes, à braver des tempêtes, à surmonter les soucis. Le bébé, est devenu notre force.
Avec son arrivée, on signe un pacte clair et net : nous vouons notre vie, notre temps, notre quotidien au bonheur de cet enfant. Parce que c'est normal. Parce que c'est ça être une maman.
On s'oublie, on pense avant tout à ce petit être qui a besoin de nous pour se nourrir, pour se laver, pour grandir, pour apprendre.
Et ça devient un sacerdoce.
Dans mon cas, depuis que Mini Loulou est né, je fais en sorte qu'il ne manque de rien, qu'il soit heureux, qu'il grandisse bien, sans soucis, dans le jeu et dans l'amitié. Je veille à ce qu'il n'ait pas d'angoisses, pas de peurs. Je met un point d'honneur à ce qu'il grandisse heureux.
Et pour ce faire, je voue ma vie à ce petit garçon qui grandit.
Et aujourd'hui, le temps passant (encore ce putain de temps qui nous file entre les doigts), le temps passant, donc, je me rends compte qu'il grandit (et c'est normal), qu'il s'éloigne petit à petit de nous (même s'il reste encore collé à nous la plupart du temps)...je me rends compte que le temps passe et qu'il va rapidement entrer au CP (c'est dans quelques jours à peine), qu'il sera bientôt au collège, puis au lycée, qu'il fréquentera ses copains puis des copines, qu'il ne voudra plus de nous, mais des amis de son âge. Qu'il voudra découcher, sortir, puis partir de la maison et faire, lui aussi, son nid.
Tout ça est normal. Et c'est tant mieux. Tant mieux qu'il prenne son envol et qu'il s'installe dans sa propre vie, tant qu'il est heureux et équilibré.
Tant mieux pour lui, mais pas pour moi.
C'est cruel d'être mère, cruel d'être parent, de vouer sa vie à son enfant, et un jour (du jour au lendemain) de devoir faire sans. Sans son contact journalier, sans ses bisous du matin, sans sa petite main dans la mienne lorsqu'on sort dans la rue, sans ses "bonjour Môman", sans ses caresses le soir devant la télé, sans ses petits rires dans sa chambre, sans ses fou-rire quand il joue avec le chat, sans ses pleurnichements réguliers, sans ses doigts "qui font un coeur" quand il part dormir chez Mamie, sans ces nombreuses nuits où il nous rejoint dans le lit, sans tous ses jouets qui jonchent le sol...
Parce que, oui, va falloir se préparer à ça, au moment où il ne voudra plus de nous, plus de nos bisous ni de nos câlins. Qu'il sera dans l'âge con où seuls les copains compteront. Ce sera dur de le voir passer près de moi sans pouvoir le serrer dans mes bras ou rester coller à lui en nous serrant fort.
Il va falloir faire avec parce que c'est le lot de tous les parents.
Mais en ce moment (peut-être à cause de la rentrée au CP qui me titille et du temps que je vois défiler sous mes yeux sans pouvoir intervenir), j'ai peur, peur de perdre tout ce que nous avons construit tous les trois. Parce que nous sommes très tactiles, parce que nous sommes sans arrêt en train de nous câliner, parce que Mini Loulou aime les bisous, les câlins et les caresses. Et ça, c'est certain, ça me manquera quand ce petit bouchon deviendra un ado pustulant, puis un adulte indépendant et un père aimant. Où sera ma place, notre place dans sa vie ???
J'espère qu'il saura nous trouver une place, même petite, pour que ce lien que nous avons uni ne soit jamais rompu.
Je t'aime mon petit loup !
Tellement vrai et très joliment écrit... ;-)
RépondreSupprimerEt oui, ça fout la trouille !
SupprimerJe comprends tout ce que tu décris mais dis toi que sa vie se construit par étapes, tu l'as bien exprimé et peu à peu, tu verras que tout va s'imbriquer, s'emboiter, naturellement. Heureusement que du jour au lendemain il ne passe pas de 6 à 20 ans, qu'il ne part pas de la maison pour faire sa vie !! Ce serait trop violent
RépondreSupprimerJe dis ça parce qu'Elise grandit, elle est rentrée au collège et je me rends réellement compte de tous les changements en regardant derrière moi.
Au même titre que ton Mini Loulou a appris à marcher, parler, etc. petit à petit, ce changement de relation et de caractère s'amorce petit à petit, au fil des jours et vous vous façonnez autrement.
Et même si Elise a grandi, on a toujours ces moments qu'on met à part, nos "rituels", elle demande toujours des "papouilles", elle veut toujours que je lui invente des histoires le soir, maintenant on partage autrement et c'est beau aussi.
Donc ne t'inquiète pas pour ce que tu ne peux pas maitriser.
Continuez de préserver votre relation à vous, de créer ces repères dont il aura encore et toujours besoin, même en grandissant.
Gros bisous ma Gogole
Oui tu as raison, heureusement que ça n'arrive pas brusquement. Ca va venir tout en douceur...et pis qui sait, il fera peut-être son Tanguy et je serai obligée de lui mettre un coup de pied au derrière pour qu'il fasse sa vie !
RépondreSupprimerBisous
C'est ça !! Regarde mes parents !!! :D
SupprimerC'est pas faux ! Ca me laisse encore de belles années devant moi .
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