Le blog, ayant peu à peu cédé sa place à notre site internet d'idées sorties, je me suis laissé embarquer dans des visites, des sorties, des découvertes incroyables en famille qui se sont petit à petit parsemées avec la vie.
Aujourd'hui, c'est avec plaisir que je reviens ici. Le cœur rempli d’émotions, de sentiments forts, de ressentiments (parfois aussi), et je me suis dit que c'était le moment opportun pour vous parler, pour allonger sur cette "feuille" blanche les aventures que nous vivons en ce moment. Toujours dans le même esprit : celui de partager avec vous mon rôle de Maman, qui à présent prend un tournant capital. Car je sais que ,tout comme moi, la vie de parents n'est pas épargnée par les changements de cap et les réadaptations !
Mini Loulou a maintenant 10 ans (quasiment 11 ... mais n'allons pas trop vite !...par pitié!).
Il est scolarisé pour sa dernière année dans le primaire.
C'est enfant qui rayonne. N'y voyez aucun prétention : quand je dis qu'il rayonne c'est qu'il est épatant dans ses réactions, dans ses paroles et dans ses actes. Il est vif d'esprit, joyeux, curieux, il ose beaucoup de choses pour son âge, s'intéresse aux autres. Il est très émotif et sensible. Il est plutôt facile à vivre.
Mais ce noël a signé la fin d'une période. Celle de l'enfance. Celle de la fusion parents-enfant où tout semble possible à trois.
Désormais ce sont les prémices de l'adolescence avec tout ce que ça comporte de complexe et de rébarbatif. Il se cherche (dirons les experts). Il vous teste (dit notre entourage). Il passe par une phase normal (diront les anciens essayant de nous faire relativiser).
Mais même si je sais pertinemment que c'est une étape NORMALE et SAINE (pour lui), pour moi c'est un déchirement. Parce que notre relation fusionnelle bat de l'aile. Parce qu'en s'envolant, d'un seul coup d'aile il est capable de me faire tomber.
Si vous me lisez depuis longtemps, vous saurez à quel point noël est important à mes yeux. C'est un moment qui doit être magique. Depuis 10 ans je rivalise de bonnes idées pour rendre ses noëls magiques, pour que ses yeux pétillent de joie, pour que tous nos moments partagés soient inoubliables.
Seulement cette année, en seulement une question (qui a précédé une multitude d'autres actes) il a réussi à rendre ce noël un peu gris et triste. Il m'a demandé (le 23 au soir) s'il pouvait aller dormir chez un copain avec qui nous étions allé voir les illuminations dans un village voisin. Comme à mon habitude, je lui ai laissé le choix en lui montrant bien ma tristesse et ma déception (essayant de le faire culpabiliser, je l'avoue). Mais rien n'y a fait ! Il est parti, en me disant '"pardon" dans le creux de l'oreille, sans même se retourner. Me laissant en pleurs dans les bras de son père. Comme si, du haut de ses 10 ans, il allait privilégier ses parents à une soirée jeux vidéo avec un copain !
J'ai alors compris le sens du mot "ingratitude".
Cela dit, c'était à moi de dire NON. J'aurais dû dire NON au lieu de passer un long moment à pleurer, triste de voir que cette soirée magique d'avant noël se passerait loin de nous, loin du nid.
La magie de noël n'était déjà plus là. Puis le 24 au soir nous nous sommes retrouvé, mais ma place n'était plus si près de son cœur, il m'a dit bonjour avec un câlin furtif, et est parti jouer.
Le lendemain matin, puisque le père-noël n'est plus d'actualité, j'ai décidé de lui préparer une chasse au trésor pour qu'il trouve lui-même ses cadeaux dans la maison. Il a eu l'ai d'apprécier. Il a ouvert ses paquets. Il a joué avec certains d'entre eux. Et puis... et puis... il y a eu dispute. Tout bête : à cause des papiers d'emballages qu'il n'a pas voulu ranger. Le ton est monté. Il a pris une claque sur les fesses et suite à ça il a consulté le téléphone de son père pour savoir si la loi autorisait "la violence contre les enfants".
Priez moi de croire que quand j'ai découvert sa recherche internet mon cœur s'est fissuré ! C'est comme si le monde s’effondrait. Moi qui passe mes journées à envisager son bonheur. Nous qui privilégions son bien-être au profit de nos envies. Moi qui le chouchoute tant...
Je suis rentrée dans une colère monstre. Heureusement que mon mari était là pour arbitrer le débat. Mini Loulou pleurait. Moi aussi. Nous étions témoins de notre scission ! Dur constat ! Nous nous apercevons, chacun à notre manière, que l'un ne dépend pas (ou plus) de l'autre.
J'ai tellement souffert de cet évènement un jour de noël !
Depuis mon cœur est lourd car je sais que l’adolescence pointe le bout de son nez. Je sais que nous passons désormais au deuxième plan de sa vie, laissant place aux amis, aux copains. Autrefois nous partagions des battle de Légo pendant des heures, aujourd'hui il campe devant son écran, Fortinite étant son meilleur allié, casque aux oreilles, et ses amis ses interlocuteurs.
Je noirçit un peu le tableau, je l'avoue, car ses journées ne se passent pas en permanence devant les écrans, nous partageons encore beaucoup de choses, il a un caractère qui, Dieu merci, autorise encore les duos ou trios de choc. Mais c'est mon sentiment qui domine, celui de l'abandon. Je ne refuse pas qu'il grandisse car je n'ai pas fait un enfant pour qu'il m'appartienne mais ce qui me blesse c'est le conflit, c'est faire le deuil de notre relation si douce.
C'est une phase de la vie que je dois apprendre à appréhender. Et lui aussi! Je dois l'aborder plus sereinement que les jours derniers. Notre amour inconditionnel en prend un coup, d'un revers de main. Il faut que je m'habitue (si c'est possible). Je lui ai tout donné (et je ne regrette rien), maintenant je dois accepter que notre cercle s'aggrandisse, qu'il ait envie (peu à peu) d'autres horizons, d'autres compagnies que nous. Et pire que tout, je crois que je dois abandonner l'idée que notre vie sera exclusivement faite de câlins, de bisous et de mots doux. Place à la rébellion... (pourvu qu'elle soit douce !).
Nos âmes sont si sensibles que cette étape de la vie semble gigantesque.