samedi 25 octobre 2014

Burn Out

C'est en lisant le blog de Fadila, Un blog, Une Maman qu'un de ces billet (le dernier en date) a fait écho en moi. Elle décrit si bien cet état dans lequel je me trouve. Une femme, une mère, une épouse, un entrepreneuse...une paille à la bouche, cherchant un peu d'air salvateur à la surface.

Enfin, pour être tout à fait exacte, c'est l'état dans lequel je me trouvais. Il y a quelques jours à peine. Disons la semaine dernière.
J'étais prise au piège dans une cadence infernale, une sorte de noyade dont je n'arrivais pas à me libérer. Un coup je buvais la tasse, un coup je passais de longues secondes sous l'eau et parfois, quelques fractions de secondes seulement, je respirais à la surface, observant, navrée, le paysage de ma vie. Et pourtant je tenais le coup parce qu'il le fallait !

La cadence est décidément bien trop soutenue.
C'est un rythme de vie effréné, une course permanente contre la montre qui tend notre quotidien comme une arbalète prête à lâcher sa flèche. Aucun apaisement, aucun moment de détente. Tout est vite fait, tout est question de performance et de rentabilité.
Nulle ! Nulle à chier comme vie.

Le boulot. 
Être son propre patron, être entrepreneur c'est un boulot à plein temps. Les emmerdes, les soucis, les courses, les comptes, la comptabilité, la gestion du personnel, les arrêts maladies, les dégâts, les machines défaillantes...tout ça on le ramène à la maison. Et les soucis ne restent pas à la porte, mais rentrent avec nous, insidieusement dans notre appartement, dans notre lit, à notre table à manger (parfois on se demande s'il ne faut pas mettre une assiette de plus à table pour le boulot qui ramène tout le temps sa fraise).
Le boulot est partout.
C'est sans doute la première raison pour laquelle on se sent petit à petit se noyer.
Pour celles et ceux qui n'ont jamais eu leur propre entreprise, c'est presque inimaginable. Chaque jour des problèmes à gérer, des problèmes, parfois graves, parfois handicapants, qui peuvent mettre à l'épreuve votre entreprise, réduire à néant vos efforts et ruiner votre vie de famille.
Un salarié absent, et nous devons démultiplier nos forces pour combler son absence.
Une machine qui ne fonctionne plus, et nous devons tout mettre en œuvre pour la réparer, la remplacer, ou nous débrouiller sans, le temps des réparations. Sans compter l'aspect financier.
Une inondation, et nous devons gérer la crise, sur le moment, client dans le restaurant ou pas, commandes en cours ou pas.
Un accident du livreur, une panne ou un vol de pizza, et nous devons gérer les commandes suivantes, appeler les clients, les prévenir d'un retard et gérer les remarques de chacun.
Et quand je dis "nous", c'est nous deux, mon mari et moi. La charge de chaque souci nous incombe directement.

Une entreprise, ce sont avant tout des soucis, surtout par les temps qui courent, à une période où les Français consomment moins...

J'aime une image que mon mari se plait à donner parfois :
Un entrepreneur, lorsqu'il est au milieu de l'eau, et qu'il est prêt à couler, ben il décuple ses forces pour rejoindre la rive coute que coute.
Un salarié, lui, appellera les secours.
C'est une image très représentative de la responsabilité du patron.

Le blog.
Le blog est une deuxième source de surmenage. Et oui ! C'est une passion, une passion qui m'a un peu trop dévoré ces derniers temps. 2 à 3 heures à bloguer chaque jour en sachant que j'ai un métier à plein temps, c'est de la folie! En bonne compétitrice que je suis, je me suis donnée à fond, à fond pour être mieux référencée, à fond pour être présente sur les réseaux sociaux...bref, je me suis donné tous les moyens pour que mon blog soit un des meilleurs...
Illusion !
Bêtise !
Leurre !
Je dois admettre que mon blog est loin d'être le meilleur, je dois admettre que mon blog n'est pas LE blog POPULAIRE que je rêverait qu'il soit.
Mais tampis !
Aujourd'hui je baisse les armes. J'accepte que mon blog avance à son rythme. L'important étant que mes lecteurs et lectrices y trouvent ce qui les intéressent. Et qu'ils ou elles reviennent (revenez, pitié !!!!)
Et puis, en ce qui concerne les partenaires, même combat. Ils viendront, s'ils le souhaitent, au moment opportun.
 Aujourd'hui, je suis décidée à écrire mieux, à prendre mon temps, à ne pas me mettre la pression pour écrire à tout prix. Mais ne vous inquiétez pas, je crois que le blog n'en sera que plus riche !

Ma Famille.
Ma famille, c'est mon essentiel. Seulement voilà. Le boulot (utile, obligatoire et vital) et le blog (question de fierté et de passion) ont eu raison d'une trop grande partie de ma vie. Du coup, ma famille est lésée. On prend moins le temps. Moins le temps de jouer, de sortir, de regarder un film juste comme ça sans rien faire d'autre (par exemple bloguer), de rire, de faire des ateliers artistiques...
Quand nous sommes ensemble, le temps est compté, et du coup, le temps est bien trop mal géré. A se précipiter, on ne fait rien de bien.
La cadence infernale déferle, le temps nous piétine, et on va se coucher sans avoir l'impression d'avoir utilisé notre temps de manière bénéfique.
Alors le temps de la famille, pour résumer, c'est le temps de Mini Loulou. Et exclusivement. On vit pour lui. Le peu de temps qu'on passe ensemble est pour lui.
Au point d'en avoir oublié notre couple ! Clairement !
Il faut remédier à ça ! C'est urgent!
On coule....

Mes amies.
C'est le dernier point qui forme le quatuor de la vie, le point sur lequel j'ai fait l'impasse. Mes amies, je n'ai pas le temps de les voir. Je survole quelques moments avec elles, la tête remplie d'autres pensées.
Désolée les filles.


La noyade n'avait pas d'autre choix que de me stopper net !
Une bactérie dans le sang. Une forte fièvre suivie d'une très grande fatigue ont eu raison de moi.
Je ne pouvais pas m'arrêter.
Le boulot ? Impossible !
Le blog ? Trop accro!
Ma famille? Pas question !

Alors la vie a décidé de mettre un grand coup de pied sur la pédale de frein, dans cette voiture lancée frénétiquement à 150 kms/h.

Burn Out ?
C'est peut-être un grand mot.
En tous cas, ras le bol général.
Juste envie d'avoir du temps, du temps pour ne rien faire.
Juste pour regarder mon fils grandir, juste pour partager du temps à deux, avec mon mari, juste du temps pour jouer, rire, se détendre et s'adonner à ses passions sans avoir à compter les secondes qui s'égrainent.

En grande philosophe que je suis (ouais c'est ça!) je me dis que rien n'arrive au hasard. Alors si aujourd'hui, je suis arrêtée physiquement, c'est que j'en avais besoin.
Ma raison m'interdisait de m'arrêter alors que mon cœur et mon corps en avaient besoin. La santé a décidé pour moi.

Pour moi le "Burn Out " (même si le mot est trop fort) c'est comme faire un malaise. Le corps ne pouvant pas faire face à une situation se met en veille.
A nous de remédier aux tracas de nos vie pour ne pas nous mettre en veille. Il suffit peut-être de ne plus courir tout le temps... Facile à dire ?
Et vous, vous en êtes-où ? 


Je vous offre cette chanson qui résumé bien la situation, à nous d'écouter Yannick Noah !

7 commentaires:

  1. Assez d'accord, il y a 2 ans j'en ai fait 1, je n'ai pas eu de bactéries mais j'enchainais les migraines ophtalmique, les belles, les vraies, qui te clouent sur place. A raison de 2 par semaine, je suis passée a 2 par jour. Mon corps a dit stop.
    Clo m'a expliqué que mon organisme n'arrivait pas a ce remettre d'un tel rythme alors il valait mieux pour moi que je l'écoute, sinon, va savoir ce qu'il aurait pu trouver pour me faire comprendre...
    Bon courage ma Gogole, changer en demande beaucoup du courage
    Alors c'est vrai qu'on ne se voit pas assez, comme tu dis, mais personne ne t'en veut, on te/vous voit vous démener sans pouvoir réellement vous aider, c'est ca le plus dur.
    Lov U

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    1. C'est ça Caro, c'est le corps qui dit stop. J'aurais du aller voir Clo avant, mais j'étais lancée dans une telle cadence que je ne me rendais même pas compte du désastre.
      En tous cas, là, je suis devant le fait accompli, je me repose et dors (encore) plus qu'avant.
      En espérant que mon corps m'en remercie!
      Bisous ma Gogole

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  2. Au secours, je ne me suis pas relue, à vouloir taper trop vite sur cette tablette !!

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  3. Je ne suis pas entrepreneuse mais mon travail ainsi que des départs de collègues ressemblent quelque peu à ce que tu décris.
    Je suis salariée et même fonctionnaire mais je ne peux pas appeler les secours si je coule.
    Je suis éducatrice spécialisée pour la protection de l'enfance ce qui se résume (rapidement) à 30 situations d'enfants qui vont des placements, à l'aide à domicile éducatives, aux évaluations d'enfants en danger...
    Bref, je pense que cela ne dépend pas seulement de notre statut mais aussi du type de travail que l'on a.
    Ton corps t'a dit stop et il a eu raison car on ne peut pas toujours continuer.
    Je vais être franche avec toi, mon neveu à 10.mois et on vient de lui diagnostiquer un neuroblastome metastasé à l'intestin. Ça me fait relativiser et revoir mes priorités.
    C'est difficile mais je décide officiellement de prendre le temps car une fois passé c'est fini. Mes enfants, mon mari, mes amis et ma famille sont mes priorités, mon travail je l'adore et il me bouffe car je le ramène aussi chez moi alors je dis stop mais enfants n'ont pas à payer les conséquences de mes choix.
    Peut être bilan de compétences s' imposé pour moi. J'y réfléchi.
    Je t'embrasse et te souhaite plein de courage.
    Sandra

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    1. Quand je lis ce que ton neveu est en train de vivre, il est dévident que cela fait relativiser. Et heureusement d'ailleurs. Je suis loin d'être à plaindre et, en général, je suis en bonne santé. C'est un coup de mou qui m'affecte et qui a considérablement ralenti mon rythme de vie.
      Par contre, je suis totalement en désaccord avec toi sur ton métier et le mien... en fait sur les salariés et les patrons (surtout de petites entreprises) comme moi. Tu n'as pas idée à quel point on galère seul. Sans oublier une chose essentielle : si je ne fais pas tout mon possible, je n'aurais pas de salaire à la fin du mois. C'est un couperet suffisamment important pour mettre la pression.
      Par contre je te rejoins totalement dans la priorité que l'on doit donner à nos familles, c'est un de mes leit motiv !

      Bon courage à toit aussi en espérant que tu trouves, peut-être, une nouvelle voie...

      Bisous

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    2. Bien sûr que j'aurais mon salaire mais cela n'empêche que le travail peut nous tuer. Après si j'ai mon salaire mais pas ma conscience ça ne fonctionnera pas. Lol. Et oui je suis comme toi un peu perfectionniste donc je ne peux laisser une situation des grosses sans avoir finit cat je suis seul dans mes situations. J'ai loupé des fêtes De crèche de mes enfants et je m'en voulais eux ne s' en souviennent pas mais moi si...
      J'ai grandit avec des parents petits entrepreneurs et je ne pense pas qu'un jour je m'y lancerais rien que pour les souvenirs d'arriver toujours en retard car ils avaient toujours un dernier ttruc à faire avant de partir
      Plein de courage à toi qui a du aller travailler ce soir. Prends soin de toi
      Grosse bisette...
      Sandra

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    3. Exactement Sandra, je ne dis pas que les travail des autres n'est pas difficile. Au contraire. Je vois autour de moi que beaucoup de personnes souffrent d'un trop plein de travail et d'investissement. Je vous comprends.
      C'est juste que d'être patron c'est rajouter un stress permanent et un poids qui est inévitable.
      Pour tes enfants, je comprends tout à fait ce que tu ressens même si eux, à l'époque, n'en n'ont pas souffert. La chance que j'ai, moi, c'est que je peux presque tout faire avec lui. C'est l'avantage (parce qu'il y en a quand même)
      Allez ... va falloir se remonter ... et reprendre le boulot au mieux !
      Bisous

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