Un peu plus d'une semaine après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, je me sens encore toute groggy.
Je trouve à peine les mots pour exprimer tout ce que je ressens.
Tellement de choses se sont passées pendant cette semaine.
J'ai d'abord eu peur. Très peur, en découvrant vendredi soir (en rentrant du boulot) cette fusillade, ces explosions, ces kamikazes et puis cette prise d'otage au Bataclan. J'étais terrorisée devant ma télé. J'en ai eu mal au ventre de voir tant d'horreur sur des innocents, des personnes qui sortaient du boulot et qui avaient envie de se détendre, de faire la fête ou tout simplement de se retrouver avec des amis.
Je n'ai même pas ressenti de haine ni de colère (comme je l'aurais fait habituellement). Je me suis sentie anéantie, vidée, presque figée par tant d'horreur.
Les jours d'après, j'ai eu beaucoup de peine à réaliser. Pourtant, je regardais les informations H24, essayant de me tenir au courant de l'avancée des évènements, espérant que tout s'arrête. Mais ça semblait irréel, impossible.
Et depuis peu, je ressens un mélange de colère, de peur et d'anéantissement.
Pourtant je ne suis pas directement touchée par ces attentats, pourtant je ne vis pas à la capitale...mais ces putains d'évènements m'ont traumatisé. Je n'imaginais pas possible d'avoir tant de haine en soi. Je n'imaginais pas que le genre humain était capable d'une telle ignominie. Je ne vivais pas dans un monde de paillettes, mais j'imaginais la civilisation plus humaine, plus respectueuse et surtout beaucoup moins barbare.
Parfois, nous disons à nos enfants que les films ne sont pas réels, qu'ils ne doivent pas prendre à la lettre tout ce qu'ils voient, que ce sont des fictions...mais pour la première fois la réalité a dépassé la fiction.
Alors aujourd'hui, je me sens plutôt mal. A cause des attentats de trop nombreuses personnes sont mortes. Laissant des orphelins, laissant des maris ou des femmes esseulés, laissant des personnes traumatisées à vie, ou blessées et invalides. La terre ne tourne plus rond ! La barbarie est entrée dans notre pays pourtant si respectueux des droits de l'Homme.
Une horreur indescriptible, incompréhensible que j'ai du mal à digérer.
Et pourtant, partout, on nous dit de continuer à vivre, pour ne pas donner raison aux terroristes.
Mais je n'y arrive pas, je suis trop émue par tout ce qui arrive, trop touchée par l'avenir qui attend nos enfants, trop en colère aussi parce que dans ma vie de Maman je fais en sorte (quotidiennement) d'élever mon fils dans la paix, le respect des autres et l'amour. Ils foutent tout en l'air, à présent nos vies sont marquées par ces évènements, nos vies ne seront plus les mêmes qu'avant...c'est impossible.
Bien sûr que je vis toujours (évidemment!), bien sûr que je me lève chaque matin pour aller bosser, amener mon fils à l'école et accomplir mes devoirs quotidiens. Mais je n'ai pas le cœur à l'ouvrage. Ma tête est ailleurs...je suis ralentie par mes pensées. Et mes projets diffèrent...c'est la raison pour laquelle j'ai annulé mon voyage à Paris pour les e-fluent Mums 4...parce que je n'ai pas le cœur à sourire ni à m'amuser. Parce je ne souhaite pas m'engouffrer dans Paris, avec tous les risques que cela comporte, par respect pour ma famille, pour mes proches... Et puis aussi parce que mon dernier voyage à Paris a fortement perturbé Enzo, c'était le 12 janvier dernier, juste après les attentats de Charlie Hebdo, un aller-retour a Paris qui l'a beaucoup effrayé. Il a eu peur pour ma sécurité, peur qu'il m'arrive quelque chose.
Alors j'ai pris la décision de privilégier mon cœur de Maman et d'épouse au détriment de la raison... je crevais d'envie d'y aller mais j'ai choisi de protéger ma famille et ma tranquillité d'esprit.
Aujourd'hui j'ai besoin de douceur, de calme, de tranquillité et de paix. Plus d'une semaine après les attentats, je veux m'apaiser...
- après 1 semaine d'informations non-stop (aujourd'hui j''arrête la télé et je m'occupe de moi, de nous...)
- après 1 semaine de mots atroces répétés sans cesse : guerre, morts, terroristes, attentats, assaut, bombes, kamikazes... ces mots raisonnent dans ma tête et me donnent envie de vomir alors je parle d'amour et je me tourne vers ceux que j'aime, pleine de tendresse.
- après 1 semaine de triturage d'esprit pour finalement prendre la décision de ne pas me rendre à l'évènement qui me tient tant à cœur depuis un an
- après quelques jours à tenter de comprendre le non-respect des gens, l'intolérance et le jugement...comme si ma décision, mon désir de ne pas venir à la Capitale était un acte égoïste, irrespectueux et incompréhensible. Ai-je le droit de vivre ces évènement horribles comme bon me semble ? Ai-je le droit de penser que je suis plus à l'abri chez moi qu'ailleurs ... (dans le train, dans une gare, dans un taxi à Paris, dans un grand rassemblement...) ? Ai-je le droit de ne pas réagir comme les Parisiens, qui eux, ont l'habitude de vivre dans l'effervescence, dans les miasmes de la vie urbaine parfois ? Moi je vis dans une toute petite ville, loin du métro, des grandes avenues et des évènements culturels d'exception...alors je me considère tout à fait normale en imaginant que peut-être à Paris, en ce moment, mieux vaut éviter de s'y rassembler.
Je suis écœurée par la barbarie des "hommes"... et le repli me semble être la meilleure solution. Ma vie de famille est mon seul réconfort, le sourire de mon fils, les mots tendres de mon mari, noël qui approche et la projection de voir briller les yeux de mon fils...et heureusement mes amies, et de très très nombreuses lectrices du blog qui apportent soutien, réconfort et mots apaisants...
Douceur, amour, tendresse ... et chocolat à Gogo !
Voilà de quoi j'ai besoin.
Voilà de quoi à besoin notre société !
Alors OUI, je me recentre sur MON essentiel, et je l'assume même si partout autour de nous on nous rabâche de ne pas avoir peur et de continuer à vivre "comme si de rien était" ( et bla bla bla !!!)...Pour moi c'est impossible, je vis toujours, je croque la vie à pleines dents...mais différemment...
Alors OUI, je me recentre sur MON essentiel, et je l'assume même si partout autour de nous on nous rabâche de ne pas avoir peur et de continuer à vivre "comme si de rien était" ( et bla bla bla !!!)...Pour moi c'est impossible, je vis toujours, je croque la vie à pleines dents...mais différemment...
Et vous ?
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