Choisir d'avoir un enfant unique, c'est renoncer à la famille nombreuse. C'est donc forcément renoncer à voir son ventre s'arrondir une nouvelle fois. C'est renoncer à vivre une grossesse de plus. C'est renoncer à palpiter devant les yeux écarquillés de son enfant qui vient à peine de naître. C'est renoncer à ... tant de sentiments contradictoires qui nous font devenir parents dans la douleur, la joie et l'euphorie...
Choisir d'avoir un enfant unique c'est comprendre et surtout accepter de vivre cette magnifique aventure une seule fois dans sa vie.
La silhouette de notre famille : exemplaire unique ! |
Une seule grossesse. Une seule possibilité d'être enceinte, fière et heureuse de l'être. Une seule (ou plutôt 3) échographie et ce déclic qui fait qu'on devient soudain parent et miraculeusement épanouis.Une seule occasion de ressentir les ondulations de mon ventre lorsque bébé (in utéro) palpite d'impatience à l'idée de nous rencontrer. Un seul accouchement. Une seule occasion d'allaiter (dans mon cas, une seule occasion de partager ce moment intime de la nuit, peau à peau pour un bibi langoureux). Une seule occasion de tenir sa petite main dans la mienne. Une seule occasion de cuisiner avec lui, emmailloté dans un drap pour un moment 100% tendresse avec son Papa. Un seul apprentissage du biberon, du petit pot et des premières bouillies fait maison. Un seul "long moment" de collé-serré (ça dure des mois entiers et pourtant ça passe comme un éclair). Un seul écho de ses premiers fous-rire. Un seul éclat de joie quand enfin il marche. Un seul chambardement intérieur quand on entend "maman" pour la première fois. Une seule larme quand on laisse bébé pour la toute première fois à une tierce personne. Un seul pincement au cœur quand il rentre à la maternelle (quoique ce pincement se répète à chaque rentrée scolaire).
Les souvenirs plus difficiles, plus pénibles, eux, se répètent bien volontiers. Les crises de larmes à cause de colites ou de dents qui poussent. Les maladies infantiles. L'apprentissage de la propreté. Les caprices. Les rentrées scolaires.
Tout cela dure et reste gravé en nous, à force de déploiement de courage, de zen attitude et de patience.
Mais les bons moments, eux, les instants de gloire, de bonheur intense et de mains moites (tellement l'enchantement opère), ces moments là passent en un éclair, nous filent entre les doigts et disparaissent bien vite. Le ressenti reste. Mais l'événement est à peine vécu qu'il est déjà désuet.
Et quand nous sommes parent "d'une fois", parent d'un enfant unique, nous n'avons que l'espace d'une micro seconde pour savourer, pour nous imprégner de l'émotion, du sentiment et de la vision, avant que tout nous claque entre les doigts, et que cela disparaisse à jamais.
Voilà pourquoi je ne veux passer à côté de rien. Vous m'entendez ? Rien !
J'ai des rêves, j'ai des envies, j'ai des objectifs que je me suis fixé ...des moments de partage à vivre avec lui que je ne veux surtout pas rater...au risque de passer à côté de ma vie (pendant un temps), tampis. L'important c'est de savourer. De vibrer avec lui. De le regarder grandir (sans trop de précipitation).
Je veux l'admirer, le contempler et graver en moi ces sentiments intenses qu'il me procure.
J'ai déjà eu une envie que je n'ai pas assouvi. Un truc simple : faire du vélo-carriole avec lui. Maintenant qu'il a presque 8 ans. C'est impossible. J'aurais aimé... Alors ne ratons plus rien...
Alors en vrac, je veux (et j'exige):
* partir en vacances à Disney, en famille, encore et encore avant qu'il ne m'envoie balader, trop "ado" pour s'émerveiller devant Mickey
* jouer avec lui et le laisser gagner, pour voir son visage fier et illuminé, esquissant la danse de la victoire avec véhémence
* je veux voyager avec lui et vivre des moments uniques de partage (Ecosse, Venise, Italie, France...), aller partout et nous émerveiller ensemble. Fabriquer nos souvenirs pour se les remémorer plus tard.
* je veux partir en camping, pourquoi pas à Center Parc...avant qu'il ne soit trop grand et que les vacances en famille ne l’intéressent plus
* je veux qu'il reste avec nous le midi (au lieu d'aller à la cantine) et qu'il nous casse encore les pieds à nous "déranger" en plein coup de feu
* je veux éviter le centre aéré et aller à la plage tout l'été ensemble, sortir, profiter
* je veux des séances de câlins à rallonge, à m'en faire mal aux bras...le serrer et ressentir son petit corps contre moi
... je veux, je veux, je veux .... un tonne de choses à faire ensemble...
je veux tout partager en famille, avec lui...pour ne rien regretter. Pour ne pas me réveiller un jour en me disant que mon rôle de Maman s'effiloche et que je n'ai pas assez profité !
Parce qu'avec un enfant unique, mieux vaut profiter tant qu'il est temps !
Il n'y aura pas de 2ème mi-temps !
NOTE au lecteur : le choix d'avoir un enfant unique s'est imposé à nous, plutôt qu'il n'a été choisi. Notre mode de vie, notre travail et notre quotidien ne feraient pas bon ménage avec un enfant...d'autant plus que nous sommes perfectionnistes et que tout doit être parfait. Et puis, je commence à vieillir moi aussi....
Magnifique article je trouve...
RépondreSupprimerj'ai vécu un peu ça avec ma grande....née grande préma, j'ai eu des complications à l'accouchement qui ont remis en cause ma fertilité..en gros, je pourrais peut être tombé enceinte mais l'enfant ne sera sûrement pas viable...donc on s'est construit une vie à 3....j'ai profité de tout les 5 premières années...et la surprise est arrivée! on pourra revivre ça avec un 2ème enfant ! du coup, j'en profite encore plus parce que je sais que ce sera la dernière fois...il n'y aura pas de 3ème !
Quelle surprise d'avoir eu ce deuxième enfant. C'est comme une deuxième chance de vivre tant de bonheur !
SupprimerVous avez bien fait de profiter à 3000%, ça passe tellement vite !
Bonne continuation !
Tu as entièrement raison ! Moi, j’ai 2 enfants, donc, je ne suis pas dans la même situation que toi, mais je comprends tout de même ce que tu veux dire. Il faut profiter de chaque instant.
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