samedi 13 février 2016

Opération "Vivre"

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Ça fait déjà un moment que la coupe est pleine. Quelques mois déjà que nous cumulons fatigue, coups de mou et poisse à tout va !
A croire que quand on n'est pas dans nos assiettes, le sort s'acharne sur nous pour nous faire plonger. Et pire, ce put*** de sort nous maintient la tête sous l'eau.


C'est exactement le sentiment que j'ai depuis plusieurs mois : comme si j'avais la tête sous l'eau, respirant à peine avec un filet d'air, essayant de revenir à la surface sans y parvenir.
Survivre !

Un état que je tais. Un sentiment que je garde en moi. Comme si, en me taisant, en niant, les choses allaient s'apaiser d'elles-mêmes. Et je continue comme ça dans la survie.

Et en mettant un pansement ça et là, au lieu de me soigner, je cache les plaies, et mon corps (et ma tête) engrangent les blessures.

C'est pas bon tout ça ! C'est pas bon du tout !

Qu'est-ce qui a provoqué cet état de survie ? Qu'est-ce qui a fait que nous sommes sans cesse à la recherche du temps, oppressés par les responsabilités, et face à une situation telle que nous ne pouvons pas faire un pas en arrière ?

La survie, c'est mon quotidien. Sans m'en rendre compte, je survole ma vie avec une telle frénésie, que je ne la vis pas vraiment. Et je ne veux plus de ça ! Je veux vivre, je veux prendre le temps, je veux pouvoir jouer avec mon fils sans penser, je veux pouvoir profiter d'un moment à deux sans parler "boulot", je veux apaiser mon esprit, et profiter de ce puta** de temps qui passe si vite !

Le pourquoi du comment

Notre job ! Un boulot de malade ! Être entrepreneur, c'est juste un truc de fou ! Quand on n'est pas chef d'entreprise, on ne se rend pas compte. On ne peut pas se rendre compte. Parce qu'on ne vit pas, ou plutôt parce qu'on ne subit pas le poids des charges, des tracas, des absences pour cause de maladie, du temps pris sur son temps libre, des papiers et documents administratifs à remplir, des pannes de machines, des accidents de livreurs, des coups de feu qu'il faut gérer (même fatigués, même malades), de la couverture sociale honteuse qui nous empêche de profiter de notre vie à fond, parce que malade ou blessé, il faut quand même aller bosser, pas de remplaçants, pas d'arrêt maladie (7 j de carence...), pas indemnisation... bref ! C'est une honte ! Notre pays devrait avoir honte d'autant charger la mule, de sacrifier des personnes qui créent de l'emploi. 
Mais je ne suis pas là pour étaler ma hargne et ma déception quant à ce travail si peu reconnu !

En plus de cette fatigue mentale qui nous use, s'ajoute un manque cruel de vacances, de jours de congés qui nous épuise physiquement. Un jour de congé par semaine, c'est rien, c'est de la gnognote. Pas le temps de décompresser, puisque le lundi (pendant ce soit-disant) jour de congé, on fait les courses, le ménage, le repassage, les papiers...et c'est très rapidement qu'on arrive au lundi soir, et dès le mardi matin 7h30 nous sommes de retour au boulot. Ah ça, des cernes on en a !

Nous sommes crevés ! Et nous n'avons pas le choix. Parce qu'un commerce ça s'entretient, les clients sont de plus exigeants et ne se soucient pas de notre bien-être ni de notre santé ! Il faudrait être ouvert 7j/7 sinon, on nous menace d'aller ailleurs, de faire marcher la concurrence...

Vie de merde boulot de merde !

Et c'est ce job qui a engendré notre maisonnée. Nous avons choisi (il y a 5 ans lorsque nous avons pris le commerce) de vivre tout près de notre boulot. C'était du provisoire. Pour être proche d'Enzo qui était gardé le soir. Pratique certes...sauf qu'aujourd'hui le "provisoire" nous pèse et dure depuis bien trop longtemps. Et que par manque de temps, et aussi d'argent, nous croupissons ici. Sans voir le bout du tunnel. Sans même pouvoir le prévoir. Alors ok, notre appart' est sympa, lumineux, moderne...mais nous n'avons ni extérieur, ni place. Et nous étouffons ici. Je rêve d'une maison (tout comme j'avais 6 ans auparavant), j'en rêve, j'en crève d'envie. Et cette envie me fait du mal, je le sais. Mais que faire ? Arrêter de rêver ? 


Et puis, il y a eu le blog. Là aussi, tant qu'on ne se confronte pas au monde d'internet, des blogueurs et de la blogosphère, il est difficile de comprendre que nous sommes englués dans un univers qui nous dépasse. On est confrontés à ce nombre de visiteur, chaque jour, qui fait qu'on en veut toujours plus, qu'il faut être actifs, réactifs, écrire encore et encore, cultiver l'art de la e-réputation. Bien sûr il est possible de ne pas tomber dans cet engrenage, mais alors on écrit pour écrire, sans se soucier de la "popularité" de notre blog. Et personnellement, j'écris pour être lue. Non pas que je souhaite être connue, ni même être la meilleure blogueuse. Mais je souhaite que mon envie d'écrire soit une réussite. J'ai envie que mes écrits soit lus et reconnus. Qu'ils aient un poids dans la blogosphère. J'ai envie que mon blog soit parmi les meilleurs, parce que ça voudrait dire que ce que j'ai à dire intéresse...
Et c'est avec ce désir de "réussir" que l'on s'encombre très (trop) rapidement de pensées qui nous obsèdent. Dès que je sors, dès que je joue, dès que je parle avec mon fils, mes amis, mon mari...des sujets de billets me viennent en tête...et je pense, je réfléchis à un titre, à la trame du texte... et c'est comme ça que mon esprit est sans cesse en ébullition. 
C'est comme une drogue ! 
Arrêter serait un échec. Continuer est presque un suicide. Alors il faut trouver le bon rythme, ralentir, tampis...

Ralentir et me recentrer sur ma vie. Sans y voir à tout prix un écho sur mon blog. Ralentir mes correspondances avec les partenaires, avec de nouveaux contacts. Je dois ralentir la cadence...

Et puis surtout, il y a vous, qui me lisez. Je n'ai pas envie de vous abandonner. J'ai encore envie de partager mon expérience de maman avec vous. Parce que ça m'apporte beaucoup. Parce que j'aime écrire.

Mais je dois ralentir, absolument. D'autant que mon tout nouveau site me prend à présent beaucoup de temps. Bien sûr que je réalise un de mes rêves, mais à quel prix ?
Je dois réussir à lâcher prise ! Et à organiser ma vie de manière plus ergonomique. Je ne peux pas continuer à jongler avec mon boulot, ma vie de maman, d'épouse, de blogueuse et de rédactrice du site. 
Ma vie est au ralenti, je stagne, je remets à demain, par manque de temps, je suis épuisée, je survis, je cumule dans ma maison tout ce qui devrait être rangé, classé...et pour que le tableau soit complet, les emmerdes s'accumulent (pas graves mais suffisamment chiantes pour finir de nous achever) ...et ça n'est pas ce que je souhaite pour ma vie de femme.
M'épanouir, oui, mais pas me rendre esclave de ce rythme beaucoup trop intense !

Alors je vais ralentir ma production sur le blog. J'y serai toujours, mais moins souvent. Pardon ! Je ne vous abandonne pas, mais je mets un bon coup de frein, une sorte de pause...tampis pour la place de mon blog parmi les autres (bien plus actifs), tampis pour le nombre de visiteurs qui va chuter. La pause s'impose ! En tous cas, je réduis mon rythme de rédaction.... Par contre, me libérant des chaines du "référencement" j'écrirai probablement avec encore plus de sincérité, avec plus de profondeur et sans filtres...
Avec le site, je ne suis pas dans la même démarche. Je privilégie davantage un travail en profondeur. Je prends plus de temps pour écrire...c'est pas pareil.

Pardon !
Mais ma vie doit reprendre : ma vie de femme, de mère, et d'épouse. Je veux lever le nez de mon ordinateur, discuter avec mes copines, prendre le temps chez moi et m'occuper de ma vie....

Probablement que le blog sera plus qualitatif que quantitatif... 



6 commentaires:

  1. Prenez soin de vous, la vue réel est bien plus importante que la vie virtuelle... Sage decisions
    Joey

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    1. Oh oui c'est clair que la vie réelle est bien plus importante. Ce que je souhaite c'est trouver un équilibre entre ma vie personnelle et ma vie de blogueuse...
      Merci pour vos encouragements !

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  2. Fière de toi caillette !
    Allez viens,on se fait une ventrée de pâtes à l'ail avec du Cacolac !

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    1. Hummmmm des pâtes à l'ail. Oh oui trop bon !
      Merci ma caille, je progresse je suis sur la voie de la guérison.
      Bisous

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  3. L'essentiel est dit dans cet article. Prenez soin de vous. Prenez votre temps. Nous prendrons toujours autant de votre plaisir à vous lire au rythme qui sera le vôtre.

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    1. MERCI mille fois pour ce gentil message. Je suis heureuse de lire que certains auront encore envie de venir visiter le blog malgré mon irrégularité dans l'écriture. En tous cas ma vie a changé et ça me fait un bien fou !
      Bonne soirée !

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