Qu'est-ce qui change quand on a des enfants ?

A toutes les femmes qui hésiteraient à avoir des enfants ...

Les flops et les tops quand on devient parents...

Autant vous le dire tout change. Mais alors tout...rien ne perdure, tout est modifié...

Les FLOP 

Notre corps change. Apparaissent comme par miracle : les vergetures (et puis partout, sur le ventre, sur les cuisses, sur les seins, sur les hanches) et pourtant c'est pas faute de t'être badigeonné de crèmes anti-vergetures pendant 9 mois, les kilos superflus au niveau des hanches, des poignées d'Amour, une belle cicatrice si tu as eu la grande chance de subir une césarienne, les varices...et autres dommages corporels disgracieux.

Et non, notre corps n'est plus celui de la petite minette filiforme qui n'a pas un pète de gras. Non! Maintenant c'est une silhouette élargie par le passage d'un petit bout de chou, c'est le corps abimé et flasque que nous déambulons (honteusement) le long de la plage, l'été, en maillot de bain.

Pour les plus chanceuses, le corps est toujours élancé, mais en s'approchant de plus près, on remarque vite les traces d'une grossesse. Parce qu'il y a forcément des traces !

Notre métabolisme change. A peine le petit est venu au monde qu'on a senti un bouleversement dans notre état de forme.  A présent on est toujours fatiguées. Fatiguées par la grossesse (faut se les porter les kilos en plus...et ça va de 8-9 kilos à parfois 30 kilos...tout ça en moins de 9 mois).  Fatiguées par l'accouchement (qui est une drôle d'épreuve pour notre corps). Fatiguées par les nuits saccadées (dodo, bibi, dodo, bibi). Tu ne vas dormir que par tranches de 3 heures, et puis te relever. Et encore je n'évoque pas la fatigue de l'allaitement (parce que je n'ai pas connu), mais ça aussi c'est une épreuve pour notre corps.  Fatiguées par ce nouveau rythme, centré sur le rythme d'un autre (votre enfant). Fatiguées par les hormones aussi qui jouent de sacré tours à notre moral. Bref, quand on met au monde un enfant, faut s'attendre à être fatiguées à vie ! Bébés, petits enfants, enfants, ados et même adultes, ils nous demandent toujours plus...et notre corps parfois ne suit plus. Plus l'enfant va grandir et moins vous aurez les moyens de récupérer. Finies les grasses matinées, les longues siestes...Ce sera lever 7 heures (même le week-end), faudra prévoir des activités en journées (grand ou petit même combat) et le soir...vous serez HS.

Notre quotidien change. A présent, notre temps est calculé en fonction des bibis (ou tétées), du bain, des changes, des siestes...Tout est calculé : "pourrais-je faire les courses avant l'heure du bibi?", "Peut-on rester encore un peu chez nos amis avant qu'il ne s'endorme?", bref des tas de questions que nous nous posons sans cesse pour ne pas faire nos "mauvaises mères". IL FAUT se calquer sur le rythme de nos enfants. Manger, repasser, faire le ménage, la vaisselle et tout et tout pendant qu'ils font la sieste (si vous avez la chance d'avoir un bébé qui dort) et c'est au moment où vous vous couchez un peu qu'il se réveille.  Dommage !  Ca n'est plus votre montre qui guide votre journée mais votre enfant.

Même vos activités changent. Plus question de passer du temps entre amies, dans les magasins. Nooonnn ! Ca c'était avant. Maintenant c'est direction le parc, les aires de jeux ou les magasins de jouets. Vous allez passer de longues années à regarder votre enfant jouer alors que vous vous ennuyez à mourir. Mais c'est comme ça ! Comme dirait l'autre :C'est le jeu ma pauvre Lucette. Plus de vacances imprévues, de cinéma, de restaurant, de sortie tard avec des amis...

Et vos journées rétrécissent.Que ce soit lundi, samedi ou dimanche, même conbat, à 20h30 grand max vous êtes couchées, éreintées par votre journée.

Vous allez oublier ce que vous aimez faire pour ne vous consacrer qu'à ce qu'aime faire votre enfant.

Notre compte en banque prend une claque. Parce qu'un enfant ça coûte cher. Il faut le nourrir certes, c'est la base ! Mais en plus de ça, nous les mamans, on devient complètement gagas. On achète tout et n'importe quoi pour nos enfants (y a un vrai business dans les rayons enfants). Les fringues, les accessoires de mode, les jouets, les produits de beauté et soins, les médicaments, les activités...on dépense plus qu'il n'en faut. Sans compter que parfois, l'arrivée d'un enfant est synonyme de déménagement ou de changement de voiture. Et nous, pendant quelques temps on s'oublie. Pas par envie, mais parce que le compte est vide pour nos propres envies et besoins. Un enfant ça mange l'argent. Et comme nous sommes complètement givrées, comme nous sommes sous l'emprise de notre amour immense, on dépense sans compter. Même si on sait pertinemment qu'on dépense pour rien puisqu'un bébé ne se rend pas compte quand il est gâté, parce qu'un bébé n'a pas besoin de tout ça pour être heureux, parce qu'un bébé ça grandit vite et que les dépenses onéreuses sont inutiles.

Votre vie sociale est modifiée. Il faut bien le dire, quand on a un enfant, on passe beaucoup plus de temps enfermée chez soi. Et encore plus quand on souffre de baby blues. Avec un nouveau-né, on hésite à sortir au début, parce qu'il faut penser à tout, parce qu'on a peur que bébé se réveille ou s'endorme n'importe où n'importe quand. Et que ça modifie son sommeil. On hésite à sortir au moment de la tétée ou du bibi (parce que le bibi faut le faire chauffer...). Et du coup, on s'enferme. On vit en vase clos avec son enfant. La journée passe très vite. Mais la solitude est parfois pesante. Et c'est dur de se mettre un coup de pied aux f.... pour sortir, prendre l'air et voir d'autres personnes.

Nos envies changent. Non non ça n'est pas tabou, une femme, à partir du moment où elle a accouché ne veut plus partager le lit conjugal sans son enfant. Elle ne veut plus faire de câlins à son mari mais veut câliner son enfant. Elle ne désire plus son mari. Elle ne le désire plus parce que justement son corps a changé (elle se trouve grosse et moche), parce qu'elle est fatiguée (elle ne rêve qu'à une chose : dormir), parce qu'elle n'a pas le temps (trop occupée avec bébé). Et là, le couple bascule parfois, souvent, toujours (ou presque) dans une routine routinière mortellement mortelle. On ne parle que de bébé, on ne vit que pour bébé, on parle de couches, de bibis, de vomi, de caca, de jardinières de légumes, de lingettes, de soupes, de maladies infantiles...et on s'oublie, on s'oublie soi-même et on s'oublie en tant que couple. Dur d'être à la fois une maman épanouie et une femme désirable. SAUF pour les mamans qui veulent d'autres enfants. Alors là, c'est différent. D'un coup, il y a un regain d'amour qui durera le temps de la fécondation et ensuite ce sera à nouveau silence radio.

Et quand on se réveille enfin, quand on veut reconstruire notre couple, ça prend du temps. 

La vie de couple change. On est 2 pendant un certain nombre d'années, on ne vit que pour l'autre, on ne voit que par l'autre. On sort beaucoup, on part en vacances, on se fait une virée sur un coup de tête. On va au resto régulièrement. On passe des journées au lit, en amoureux. On fait la grasse mat' tous les week-end, des siestes crapuleuses...et tout ça disparait en un claquement de doigts. L'équilibre du couple, ses habitudes, son quotidien est bousculé du jour au lendemain. Il faut être un couple solide pour survivre. Il faut communiquer, et si possible se trouver des créneaux, à deux, rien que tous les deux pour se retrouver un peu (plus facile à dire qu'à faire je vous l'accorde).

Quand le bébé grandit et devient un enfant. Les choses restent sensiblement les mêmes mais en pire. 

Parce qu'on ne se rend pas compte, mais quand un enfant est encore un bébé il n'a pas beaucoup de besoin, on peut le caler dans un coin (parc, transat, lit) et il n'aura pas le loisir de venir nous enquiquiner. Au pire il pleure. Alors qu'un enfant, un grand (entre 4 et 10 ans), il est partout. 

Aux toilettes, avec vous, sur un tabouret, à vous regarder pisser, ou pire, à vous tenir la discussion alors que vous veniez enfin de vous isoler deux secondes .

Sur le canapé, il prend la meilleure place pour regarder le film, il s'étale du long de ses 1m20 et vous laisse un pauvre coin de canapé pour poser votre gros c..

Dans la salle de bain, que vous preniez votre douche, que vous vous laviez les dents ou que vous vous maquillez, il est là. Présent. Il vous demande ce que vous faites, pourquoi ? comment?Vous prenez la douche, et lui il attend, tout nu, pour prendre lui aussi sa douche, de sorte que vous n'avez même pas le temps de vous relaxer 3 minutes.

Dans votre lit, quand vous avez le malheur de dormir avec votre enfant parce qu'il est malade. Pas la peine d'espérer vous étaler dans votre lit. C'est peine perdue. Votre enfant saura prendre toute la place qui lui est due. Il n'est pas rare de se réveiller en pleine nuit avec un petit pied sur votre visage ou un corps de 10 kilos vous écrasant le bras. C'est normal...

Dans la voiture aussi l'enfant est là, omniprésent. Il demande de mettre la radio, plus fort, encore plus fort. Ou bien faut changer de fréquence parce qu'il n'aime pas cette musique. Et pendant les longs trajets il ne dort pas, noooooon, il joue avec sa tablette ou sa console à fond les ballons, il chante, il vous parle encore et encore....Il est où le temps où les enfants regardaient les nuages et essayaient d'y voir des formes connues ? 

A table, impossible de tenir une discussion entre adultes, il vous coupe la parole, où vous empêche d'écouter les infos. Il est là, et vous le fait bien sentir.  Et n'oublions pas toutes les fois où nous répétons "Mange!", "Arrête de parler", "Tiens-toi correctement"...et bien sûr, y a l'évènement insupportable quand on est à table, ce moment où votre enfant renverse son verre, parce qu'il n'est pas attentif...de l'eau partout, qui coule partout, qui dégouline le long de la nappe et votre front qui progressivement dégouline aussi de sueur...

Et dans tout l'appart', vous savez qu'il est présent, tout le temps, partout, vous le savez grâce aux dizaines de jouets trainant par çi par là... Merci au fabriquant de Légo, qui a conçu des jouets qui peuvent trainer partout et qui ruinent les pieds des parents. Vraiment MERCI!

Quand vous avez fait le choix d'avoir un enfant, vous assumez ensuite de ne plus jamais être seule. Et je ne vous parle pas des familles nombreuses...

Mais heureusement, il y a 1 TOP dans le fait d'avoir un enfant : C'est tout l'amour, la joie, le bonheur, la fierté, l'épanouissement, la magie, la folie, le don de soi, l'altruisme, le rire, les sourires qu'il t'apporte chaque jour, et qui remplissent nos cœur d'un Amour infini.

Autrefois, avant d'avoir Enzo, je pensais être un de ces couples NO KIDS.

J'avais peur que ma vie ne bascule, ma peur était égocentrique, je craignais que mon être s'efface au profit d'un autre, j'angoissais à l'idée de devoir m'occuper de quelqu'un d'autre et plus de moi-même, je ne supportais pas l'idée que ma vie change, que ma vie de couple, mes passions, mes envies passent au second plan. 

Alors OK je ne pisse plus toute seule, OK je ne fais plus jamais de grasse mat', OK mon couple en a pris un coup (mais il est solide), OK on ne se fait plus de cinés ou de restaurants en amoureux, OK on est toujours fatigués et sur les nerfs, OK c'est très dur d'élever un enfant, OK chez moi y a des jouets qui trainent partout, OK Enzo fait 10 000  caprices par jour, OK ses besoins passent avant les miens...mais alors 

QUEL BONHEUR d'avoir un enfant!

L'Amour pour un enfant est plus fort que tout, il nous aide à surmonter tous nos tracas, tous nos soucis, toutes les crises de pleurs, tous les caprices, tous les moments difficiles. 

Il nous ferait soulever des montagnes. 

C'est un état de béatitude indescriptible. 

Certes on s'oublie (en tous cas on oublie nos envies égocentriques) mais on découvre un nouvel horizon, plus riche, plus altruiste, plus intense. 

Un ENFANT c'est magnifique!