mercredi 22 octobre 2014

Aux urgences.

J'ai boudé mon ordinateur pendant 4 longues journées. Lui qui est pourtant l'un de mes compagnons les plus fidèles. J'ai boudé aussi mon I Pad, mon I Phone ... En fait, j'ai boudé toute connexion avec le monde extérieur. Et pour cause : j'ai fait un stage à l'hôpital !

Et aujourd'hui, suite à vos nombreux messages signifiants mon absence sur la toile et sur les réseaux sociaux, je prends mon courage à deux mains, je réouvre fébrilement le capot de mon ordinateur et je vous écris quelques mots.



Si vous me suivez sur les réseaux sociaux, vous n'êtes pas sans savoir qu'en fin de semaine dernière je n'étais pas au top de ma forme. Et plus la semaine avançait, et plus je peinais dans mes tâches quotidiennes, jusqu'à être obligée de quitter le boulot dimanche soir, d'un coup d'un seul, pour rejoindre mon lit, ma bouillotte et ...mes médicaments. Une main d'enfant a pris soin, régulièrement, de toucher mon front pour savoir si la fièvre était tombée  (L'enfant de la situation). J'ai passé 2 journées entières avec 40° de fièvre. Tantôt je tremblais, tantôt je suffoquais de chaleur...sans autres symptômes.

Lundi matin, rendez-vous chez le médecin. Aïe ! Heureusement que mon mari était là. Il a été mes jambes pour ainsi dire. Je tenais à peine debout, j'étais blanche comme un cadavre et mon corps entier vibrait au rythme de mes frissons. Mais mon mari (L'homme de la situation) m'a tenu la main et nous nous sommes rendu chez le médecin. Pas de diagnostique. Une fièvre forte et isolée ne pouvait pas donner lieu à un diagnostique précis. Il fallait faire d'autres examens.

Et pour vous raconter la suite de mon "aventure" je vais vous narrer l'histoire en chiffre et avec humour (parce qu'après tout, il en faut en toute situation !).

En sortant de chez le médecin, direction le laboratoire d'analyse médicale :
1 analyse d'urine
1 prise de sang qui a duré des lustres (mes veines ne sont pas très coopératives) et 6 tubes remplis de mon sang.
Et 1 début de malaise...
Donc 2 jambes en l'air pour la Madame en attendant qu'elle reprenne un peu de couleurs.

Puis retour à la maison pour attendre les résultat des analyses.

Là, il y a eu aussi les 2 mains d'une mère, passant régulièrement un gant d'eau froide sur mon visage (c'était La femme de la situation). Nous avons attendu les résultats et le verdict est tombé : direction les urgences pour des examens complémentaires.

C'est ici précisément que les chiffres vont s'accumuler, vont s'agglutiner, comme un déferlement d'évènements, de situations loufoques et surtout comme une très longue accumulation de minutes languissantes.

Arrivée 18h00...
Je m'assois pendant que Loulou fait la queue à l'accueil (faut pas avoir d'urgence ! pourtant c'est le lieu non ? J'aurais peut-être du me peinturlurer de ketchup ...).
30 min de queue pour enfin pouvoir exposer le problème.

Prise en charge quasi immédiate.
Je quitte ma mère et mon mari pour entrer dans le sas des urgences.
1 prise de tension.
1 électrocardiogramme...et 120 de pulsation. Là, les trois médecins me regardent comme s'ils avaient vu le père-noël et me demandent "ça va Madame?" ..."Oui pourquoi?" "Votre coeur bat trop vite"....
Il ne manquait plus que ça !

Et zou ! On me pose sur un brancard, on me bourlingue dans l'allée des urgences et on me pose comme un vulgaire paquet de merde à l'entrée du service avec vue sur toutes les entrées aux urgences. Le top hein ?

25 personnes anarchiquement posés dans le couloir. A attendre les médecins.
14 brancard comme le mien collés les uns aux autres (chouette pour les microbes !)
2 médecins.
6 Infirmiers.
Et le tour est joué !

Vous m'excuserez je n'ai pas compté le nombre de va-et-vient que j'ai pu observer...ça doit dépasser la centaine.

1 dame qui avait mal à la tête et qui gémissait.
1 vieille dame qui avait fait une crise de nerf à la morgue devant son fils décédé.
1 jeune fille qui avait mal au ventre.
1 vieille dame qui avait une chute.
1 couple qui avait eu le coup du lapin.
Et d'autres dont je ne connaissais pas la pathologie.

Eux, ils étaient tous derrière moi. Alors que moi je regardait les arrivées. Et je n'ai pas été déçue du voyage. Surtout avec cet homme bourré qui a pissé dans le sas d'entrée (volontairement) et qui buvait sa canette de 8-6 tout en se faisant conduire en brancard par l'infirmier. J'aurais jamais cru voir ça !

Il y a eu aussi 16 arrivées avec les pompiers. 6 avec le Samu (mais je ne peux pas vous dire ce qu'ils avaient , j'ai détourné tactiquement mon regard). Et quelques ambulances.

3 heures. J'ai attendu 3 heures dans ce pu... (biiiiiiiiiiip) de couloir avant qu'on me prenne en charge. Avant ça, j'ai demandé 1 couverture, car je recommençais à greloter.

Enfin la médecin s'est occupé de moi. On m'a transporté dans un box, et j'ai subi l'interrogatoire. Pourquoi je suis là ? Où j'ai mal ? et bla bla bla...
1 Interrogatoire.
786 Réponses.
1 Verdict : refaire les examens (que j'avais déjà fait 6 heures plus tôt !)

Et rebelote : 1 prise de sang et cette fois 4 tubes remplis de mon sang (allez-y faites-vous plaisir j'en ai pas besoin de mon sang...j'ai même cru que j'étais au don du sang à un moment). 2 prises de sang artérielles (oui 2 parce que la première n'a pas fonctionné). 1 analyse d'urine. 1 perfusions et 2 poches à perfusions : 1 de paracétamol et une pour m'hydrater.

Et c'était reparti pour une longue attente. Sans savoir ce que j'avais, sans savoir ce qui allait arriver par la suite.

Ma mère et mon mari m'avaient rejoint.
Il était environs 11h00.

A minuit, en avant pour un scanner. 10 minutes d'examen pour déceler du sable dans mes reins (chose que je lirai seule sur mon compte-rendu en sortant de l'hôpital...parce que oui je suis sortie).

Et retour dans un box.
1 nouvelle perfusion, cette fois un antibiotique.
Je pose (à tout hasard) la question suivante : "Vous savez ce que j'ai?" ...et là, on me répond que non, qu'il faut attendre les résultat des examens sanguins...d'ici 1 heure.

Yeahhhhhh !

C'est à ce moment précis où mon mari et ma mère, exaspérés par la situation, inquiets et nerveux ont littéralement pété un cable. 2 fous rire mémorables. Au moins, ils ont mis de la gaieté dans ce service lugubre.

1 heure plus tard, heureux de voir (enfin) la médecin, nous nous attendions à sortir avec une ordonnance.
Ben non !
On me garde en observation toute la nuit.

2h30, mon mari quitte les locaux épuisé, et ma mère reste à mes côtés.

En pleine nuit, le service des urgences est bien différent. Les lumières du couloir sont tamisés, les allées sont libérées (délivrées !!!!!) les patients sont dans des box... et chacun prend son mal en patience.

Nous avons passé la nuit à ... rester éveillées. A peine 30 minutes de sommeil coupé par une vieille dame hurlant que la ventilation "ronflait" et que ça la dérangeait pour dormir. Et nous alors ? A présent réveillées, l'infirmier m'a posé 1 nouvelle perfusion, m'a piqué le doigt pour vérifier ma glycémie et a repris tension et température.

Pendant les heures qui nous séparaient du moment où nous allions partir. Nous avons pris 1 autre fou-rire. A cause d'un vieil homme en couche-culotte qui ramassait sa poche d'urine, reliée à son.... (vous avez compris). Il la ramassait, la posait sur la commode, et quand il se tournait, elle retombait... Il a fait ça une bonne dizaine de fois sans jamais s'apercevoir que la poche et lui étaient reliés par un lien transparent. Mdr !

Et nous avons attendu. Le temps était long : 1heure, 2 heures, 3 heures... Tout ça pendant qu'une nouvelle patiente, fraichement arrivée dans le service vomissait corps et boyaux dans le box d'à côté !

Ah oui ! J'oubliais la Mamie qui nous proposait un café à chaque fois qu'on la croisait ...

Et à 7 heures du mat', ma mère a pété un plomb. Ma température était normal, ma tension était remontée, mon poux un peu redescendu... Qu'est-ce qu'on attendait exactement ?
Nous avons demandé à quitter le service.

1 heure d'attente pour récupérer mon bras (qui était toujours perfusé) et mon ordonnance.

Et quel bonheur de se retrouver dehors au petit matin. Enfin de l'air pur. Enfin la lumière du jour. Enfin dehors....

Heureuse d'être rentrée mais toujours très très fatiguée, il faut que je me repose et que je me soigne. J'en ai pour 14 jours d'antibiotiques pour anéantir cette pourriture de pyélonéphrite !


Voilà pourquoi je m'étais absentée !

Dans les prochains jours, je procède au tirage au sort pour les entrées dans les Parcs d'Attraction. Promis !




5 commentaires:

  1. et bien dis donc ! pas de tout repos ces derniers jours ! j'espère que maintenant ça va un peu mieux ! moi aussi j'ai dû faire des examens pour mon coeur car le médecin m'avait détecter un électro "bizarre" ! bref repose toi bien et gros bisous à tous !
    Ton camarade de classe !

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    1. Et oui, comme tu le vois on s'éclate ! Je ne suis pas très contente d'aller bosser d'habitude, mais finalement, on est mieux au boulot que couché !
      Et toi alors, ça va mieux ?
      Bisous

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  2. Et tous les services d'urgence c'est comme cela...et ca ne va pas en s'arrangeant hélas...en tout cas tu as bien résumé la situation...

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  3. Bonjour à vous tous,
    votre histoire me fait doucement rigoler car mon dernier passage aux urgences a duré 17 heures sur un brancard de fortune. Alors que j'avais une fracture de la hanche.
    Pas mal non plus, non ?
    On va pouvoir faire un concours. Qu'en pensez-vous ?

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  4. Mon prénom est Nadejda. bestard.nadejda@gmail.com
    Concerne le commentaire de 17 heures d'attente aux urgences.
    J'avais omis de laisser mon prénom.
    Bonne après-midi à tous. Gros BISOUS.

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