Bilan de la journée "On prend le temps"

Une expérience à renouveler?

Je suis définitivement emballée !

Nous avons passé un week-end placé sous le signe de la détente et du relâchement. 

Il est vrai que ma Gogole (mon amie d'enfance) et moi avons choisi la facilité : le week-end c'est bien plus facile de prendre le temps. Quoique ça ne soit pas si évident. Surtout quand on bosse le week-end (ce qui est mon cas).

Alors OUI, nous avons suivi à la lettre les instructions de ce week-end "On prend le temps".
Si vous n'avez pas suivi, c'est ici.

On n'a privilégié deux aspects : 

- on ne presse pas Mini Loulou (on arrête de lui dire de se dépêcher)

- et on retire de notre vocabulaire tout mot qui serait lié de près ou de loin au lexique du temps.

Opération réussie !

Non sans mal, mais réussie.

Et pour que l'opération réussisse, tout à commencé vendredi soir (en fait). Je l'avoue j'ai un peu triché. En rentrant du boulot vers 23h00, j'ai rangé la maison (rapidement), j'ai étendu ma lessive et j'ai préparé les vêtements pour le lendemain. Histoire que je ne me mette pas une pression de dingue directement en me levant le samedi matin. Parce que le samedi, nous avions prévu une sortie à Toulon. Au programme visite du Tunnel de Toulon (je vous en parlais ici), restaurant et balade dans la ville. 

Alors voilà, nous sommes samedi matin. Nous nous réveillons tous les 3 avec le doux ronronnement du chat le cri strident du réveil et nous nous levons en forme mais un peu tendus par le challenge qui nous attendait. 

Durant le petit-déjeuner, nous nous sommes mordu les lèvres plus d'une fois pour ne pas dériver sur les horaires, sur le temps qui passe (vite, trop vite), sur le fait que nous allons être en retard si nous ne nous bougeons pas immédiatement. Loulou a d'ailleurs fait une erreur, il a dit "mange Enzo sinon on va être en retard" (malheur, il a prononcé LE mot, 1€ dans la tirelire, c'est quasiment un gros mot à présent). 

Et puis, j'ai senti une espèce de tranquillité m'envahir. Comme je devais peser mes mots, comme j'avais des mots qui m'étaient interdits de prononcer , je parlais plus lentement, et j'ai soudain pris mon temps. 

Nous avons déjeuné donc, nous nous sommes lavés et habillés. Et nous sommes partis. 

Arrivés à Toulon, dur de trouver une place, nous allions être en retard. Mais tampis, nous avons pris le temps de nous garer et de nous rendre au point de rendez-vous pour la visite du Tunnel. 

Nous avons profité de notre journée, nous avons écouté les désirs d'Enzo de s'arrêter devant une vitrine, de courir sur une place, de regarder les poissons sur l'étal du poissonnier, de manger à son rythme, de jouer au ballon en pleine rue. 

Et c'était génial! On avait presque l'impression d'être en vacances. D'être dans ce rythme des vacances où tout est ralenti, où les contraintes ne dictent plus notre journée.
Jusqu'à l'heure du coucher (minuit) nous avons été plus cool que d'habitude.

Dimanche, rebelote. Mais je dois vous avouer que j'ai été aidée par la situation puisque j'ai passé une grande partie de la journée seule alors que Loulou & Mini Loulou se baladaient sur le sentier du Littoral Varois (vous connaissez ? Si non, venez voir par là).

Mais tout de même ! Le matin on réveil, nous avons profité d'être tous les trois. Nous avons passé un long moment ensemble couchés affalés sur le canapé à essayer de faire voler un avion en papier. Nous avons déjeuné et nous avons même pris le temps pour préparer le pique-nique des hommes alors que leurs amis les attendaient en bas. C'est très rare pour moi (même improbable) que je prenne le temps de vivre alors que je suis attendue quelque part. D'habitude je m'excite toute seule, je me mets la pression parce que je n'aime pas faire attendre.
Lorsqu'ils sont rentré, pour finir la journée en beauté, j'ai laissé à Enzo le temps de vivre, nous avons pris le temps de jouer aux légo et de fabriquer une machine extraordinaire...et lorsque j'ai voulu doucher Enzo, il était occupé à autre chose (Môsieur avait mieux à faire)...alors j'ai laissé la corvée douche à Mamie.

La journée, encore une fois, fut placée sous le signe de la détente et du plaisir. On a laissé le temps au temps...

C'est donc un pari réussi.

Et si je devais analyser la situation je dirais ceci :

- pour ne pas être dans l'empressement perpétuel ne pas avoir peur de mettre le réveil un peu plus tôt

- pour ne pas être dans l'empressement perpétuel, ne pas avoir peur de se faire aider et d'aider (comprenez par là que parfois, au lieu de crier et de presser nos enfants, mieux vaut leur donner un petit coup de main).

- pour ne pas être dans l'empressement perpétuel, ne prévoyons pas sans cesse un programme lourd et chargé d'activités diverses (l'oisiveté est tellement bénéfique). Allons plutôt au gré de nos envies, sans but précis.

- pour ne pas être dans l'empressement perpétuel faisons une chose après l'autre. Ne multiplions pas les activités. Quand on mange, on mange (on ne feuillète pas un bouquin ou on ne consulte pas ses mails), quand on regarde la TV (on pose l'ordi), quand on joue avec ses enfants (on écoute pas la radio en même temps)... 
Et oui, j'ai même remarqué que quand on ne presse pas ses actions, ses gestes du quotidien, on se détend et on arrive davantage à prendre le temps. Je suis sûre que vous êtes des mamans qui multiplient les activités, qui doublent leurs actions (pipi & envoi de SMS / ménage & coup de fil / repassage & surveillance des devoirs / travail sur l'ordi & écoute des infos / ...et j'en passe). On ne prend le temps de rien, on est toujours sur les nerfs.

- pour ne pas être dans l'empressement perpétuel privilégions les sorties, les balades, en plein air, en en pleine nature, dehors...afin d'éliminer toute rencontre avec l'heure, avec les horaires, avec un programme défini.



Alors bien sûr, ces deux journées furent riches, furent palpitantes, furent très agréables, maintenant, pouvons-nous renouveler l'expérience un jour d'école et de boulot? C'est la question que je me pose. En tous cas, si déjà nous arrivons à appliquer ces journées "On prend le temps" chaque week-end, ce sera une réussite pour le bien-être de nos familles.

A l'issue de ces deux journées, j'ai demandé à Enzo s'il avait ressenti un changement dans nos attitudes. Il a d'abord dit non. Puis quand je lui ai expliqué le challenge, il m'a dit "Ah oui, c'est vrai, aujourd'hui tu ne m'as dit "vite vite"...
 

Ce n'est pas le temps qui manque, c'est nous qui lui manquons.
[ Le Partage de midi ]
Citation de Paul Claudel
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"Ce n'est pas le temps qui manque, c'est nous qui lui manquons"
Paul Claudel

Et comme nous sommes encore jeunes, profitons-en !

Alors les mamans (et les papas) quelles ont été vos impressions ? 
Etes-vous prêts à recommencer et à tenter l'expérience une journée de semaine ?
Racontez-moi vite, je suis impatiente de vous lire ...