jeudi 25 février 2016

[Sports d'hiver] Il est où le bonheur, il est où ?

Afficher l'image d'origine Il est où le Bonheur, il est où ?  Afficher l'image d'origine

Il m'a fallu plusieurs jours pour organiser mes pensées et trouver le moyen adéquat pour évoquer ces dernières vacances au ski, sans trop me la jouer plaintive (parce que je sais que certains n'ont pas la chance de partir aux sports d'hiver), mais quand même suffisamment honnête pour vous retranscrire mes sensations du moment. Et puis j'ai entendu le nouveau titre de Christophe Maé à la radio, et j'ai eu le déclic, ses mots étaient exactement le reflet de ce que j'ai ressenti pendant ces 4 jours de sports d'hiver !


1ers mots de la chanson : Il est où le bonheur, il est ou ? 

Ce sont les toutes premières pensées que j'ai eu, immédiatement après avoir claqué la porte de l'appartement derrière mois, chaussures de ski et skis sous le bras. Entichée dans une salopette trop chaude, un blouson lourd et sous mon bonnet de laine trop étouffant. Rajoutons à ce magnifique cliché : mes mains occupées par les menottes de deux enfants surexcités à l'idée d'aller skier (ouais ! génialllll! disait la mère déjà blasée)

Là, tout de suite, remontant la côté pentue qui menait de notre appartement jusqu'au front de piste, je me suis posé la question "Il est où le bonheur, il est où ?"...
J'ai pesté. J'ai beaucoup transpiré. J'ai râlé. Et je crois même qu'il y a eu quelques prises de bec entre moi et "les autres"...

Et puis nous avons déposé les enfants au cours de ski. 2 heures 15 de répit. Et croyez-moi, cette année, on n'a pas oublié de les inscrire au cours collectif. Il était hors de question que je me retape les longues heures de "gardiennage" dans la neige à les regarder descendre la piste de luge. Impossible que je passe mon temps à pousser la luge encore et encore jusqu'à épuisement (ou craquage). Cette année, nous avions prévu les cours collectifs. Et nous nous sommes octroyé le "luxe" de 2h15 de pause par jour. Parce que 2 enfants à la neige, dont un qui n'est pas tout à fait le notre, c'est pas du repos (mais je ne vous apprends rien!)

Là, une fois seuls, en couple, sans "mioches" nous nous sommes attablés en terrasse attendant d'être heureux. Mais le résultat escompté n'était pas au rendez-vous. On était bien, c'est vrai ! Mais on s'ennuyait. Que faire ? 2 heures de pause sont trop courtes pour aller ailleurs. Alors, on s'est assis, on a admiré le paysage, on a papoté, on a pris le soleil (avant l'arrivée d'un gros nuage... même le temps s'y mettait) et on a attendu ... que les enfants reviennent.

C'est alors que, prise de remords de ne pas profiter comme je le devais, je me suis mise à observer les autres familles, à écouter leurs paroles, à scruter leurs réactions et leurs mouvements d'humeur pour voir si, comme moi, ils subissaient plutôt qu'ils ne profitaient et je me suis vite prise au jeu de noter leurs paroles. Paroles utlra réconfortantes pour moi. Ils étaient comme moi. Ils en "chiaient" (excusez l’expression)... Et leurs vacances n'avaient pas l'air mieux que les miennes !
Sauf pour les parents qui skiaient eux aussi. Ceux qui sont passionnés. Ceux qui sont nés avec des moonboots aux pieds. Eux ils kiffent. Eux ils prennent leur pied. Moi, j'avais déjà mal aux pieds !

Voici leurs phrases, celles qui soulignaient leur exaspération, leur galère à porter tout ce matériel. Leur envie de tout plaquer pour aller au spa...

Il y a eu cette femme qui a dit à son mari : "Le petit veut faire de la luge"
- "Oui mais tu n'as pas froid, toi ? " lui demande son mari.
- "Ben si, mais il VEUT, il dit qu'il s'ennuie".
Vous auriez vu la maman, assise le cul dans la neige, à attendre patiemment que son cher enfant puisse (enfin) se divertir un peu... 

Et cette Maman à la boulangerie, "Fallait prendre tes chaussures de snow à l'appartement, maintenant c'est trop tard. Attends t'as 12 ans, prends toi en main..." dit-elle a son fils qui se plaignait (qui n'arrêter pas de geindre que ses chaussures lui faisaient mal).
Et à voix basse elle me confesse : "A 11 ans il était dégourdi, mais là, 12 ans c'est l'âge con. Quel abruti! Dur cette année le ski!"

Et cette autre Maman exaspérée qui quitte la terrasse d'un café avec toute sa smala et qui hurle presque "Et allez, on va encore se peler le jonc! Faut être fou pour autant payer et autant se geler alors qu'une paire de tongs et un maillot c'est tellement mieux". 
Je crois qu'elle était au bord de la crise de nerfs.

J'ai vu aussi ce papa agacé de voir sa femme au bord de la rupture parce qu'elle en avait marre de se peler en bas de la piste et de supporter son petit qui chialait à chaque descente. Le père, lui, skiait, appréciait le moment, mais pour elle c'était plutôt le calvaire. 

Bref !

Il est où le bonheur, il est où ? Quand on va à la neige, qu'on ne skie pas, qu'on gère plusieurs enfants... Il est où le bonheur ? Il est où ? 

Mes journées se sont succédé. Et mon quotidien fut sensiblement le même. Heureusement, j'ai fait une rencontre. Une autre Maman qui en avait franchement ras les baskets de suivre ses gamins toute la journée. Elle m'a renseigné sur des animations enfants, sur un bon bar vue imprenable sur les pistes enfants (au chaud). Ce fut mon sauveur ... J'ai enfin pu prendre du plaisir. Même si au fond, le temps passais sans occupation qui me galvanisait. Mais c'était déjà mieux !

Côté occupation, j'avais quelques points de repères à présent. 
Côté "stationnement" de ma personne pendant les heures de ski, j'avais trouvé THE bar, cosy, chaleureux, musique lounge... ça allait. 
Mais ce qui me chagrinait toujours c'était ces put*** de sacs que je me trimbalais de partout, et qui m'empêchaient de me balader... Ils ne peuvent pas inventer des consignes sur les fronts de piste sérieux ? Mon sac à dos (5 kilos ... appareils photos et objectifs oblige), sac de manouche avec les moonboots des petits, rechange parce que la petite était patraque et des gants secs sans oublier la bouteille d'eau et les barres de céréales (pour éviter les allers-retour à l'appart, les suées, la montée à pied et les dépenses inutiles), et un jour j'ai même promené mon sac d'ordi sur le dos (pour préparer mes idées sorties du vendredi)...Au total une dizaine de kilos à charrier...

Une mule ! Une vraie mule !
Vous m'auriez vu !
J'ai pesté ! Impossible de me caler en extérieur, dans la neige... Impossible de prendre de jolies photos...avec tous ces sacs pendus à mon cou... La mule en avait ras la casquette (pour ne pas être vulgaire).


Il est où le bonheur, il est où ?
Et puis...
J'ai tenté de profiter.
J'ai fait au mieux.
J'ai fait comme je pouvais pour apprécier...

Je me suis immergé dans l'atmosphère cosy du bar, j'ai palpé chaque gorgée dans le fond de ma gorge comme pour apprécier ce verre pris en terrasse, j'ai écarquillé mes yeux en voyant mon fils descendre la grande piste (trop fière la maman), j'ai senti l'air vivifier mes joues, j'ai regardé mon fils se régaler dans la neige, j'ai papoté et ri avec mon mari, mes amis. J'ai plongé à corps perdu dans un méga bouquin. J'ai laissé le soleil envahir mon espace et j'ai lâché prise !

Le bonheur il est là !
A portée de main. Même si je ne me délectait pas d'activités passionnantes, le bonheur était bien là, et j'ai mis 3 jours à m'en rendre compte, à le saisir et à ne plus vouloir le quitter !
3 put*** de jours. Je suis celle qui carbure au gazole et qui met une plombe à réaliser que c'est les vacances, que c'est quand même le top, et que rien que parce que je n'ai pas de contraintes je devrais être heureuse !


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Le bonheur, il est là. 
Et le dernier jour, je l'ai saisi du plus fort que je le pouvais, et j'ai attrapé chaque moment pour le savourer, le sucer jusqu'à la moelle pour ne rien rater !

C'est comme ça que j'ai fini mon séjour au ski, à 20h00, à -10°C, sur le front de piste, à admirer cette magnifique retraite aux flambeaux. A kiffer ma race de danser un madison dans la neige au beau milieu d'une centaine de personnes en effervescence. C'est là que je me suis sentie vivre, quand le bout de mes doigts me faisaient mal tellement j'avais froid, mais j'ai adoré ce moment. Unique ! J'ai enfin vibré !
Mieux vaut tard que jamais !

Il est là le bonheur, il est là !
J'attendais d'être heureuse ! Sans savoir que je l'étais déjà !
Il suffisait de lâcher prise, et de voir le bon côté des choses simples ! Des plaisirs primitifs.

De retour chez moi, je sais pertinemment que le bonheur était là ! 

"C'est con le bonheur car c'est souvent après qu'on sait qu'il était là" C.Maé










Car c'est souvent après qu'on sait qu'il était là....

Car c'est souvent après qu'on sait qu'il était là....

 Car c'est souvent après qu'on sait qu'il était là....

 Car c'est souvent après qu'on sait qu'il était là....


A Méditer ! 
Pour l'année prochaine ...mais aussi pour notre quotidien !

2 commentaires:

  1. Votre texte m'a fait beaucoup rire..... Mais vous avez raison.
    Nous on ski, donc on profite à fond qd les petits sont aux cours, c'est 2h30 de pur bonheur à fond sur les pistes.

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    Réponses
    1. Le ski est fait pour les skieurs, un point c'est tout ! Pour les autres c'est la galère ;-)
      Mais bon, cela dit avec le recul, c'était pas si mal !
      Bonne soirée !

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